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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES AU COL DE KHAIR KHANEH   25

l'une le jour et l'autre la nuit (I) ». Ces constatations, la note que nous reproduisons ci—dessous (2), nous suggèrent un rapprochement : notre scribe barbu, à l'épiderme sombre, peut représenter le génie vespéral lequel n'assume qu'un rôle effacé alors que l'auxiliaire lumineux, génie guerrier, annonce la venue de l'Aurore. ' Les pétases ou les chevaux alternativement noirs et blancs dont se parent les Dioscures » (3), ne sont—ils pas expressifs de ce contraste tout aussi bien rendu par notre guerrier au visage juvénile et par notre scribe barbu à l'épiderme sombre. Ces observations nous mettent sur la voie d'un rapprochement a) Azizos—Phosphoros—Castor—Danda; b) Monimos-Hespéros—Pollux—Pingala. Mais les génies identifiés, l'un avec l'étoile du matin (Phosphoros), l'autre avec l'étoile du soir (Hesperos) représentent des personnages dont l'individualité n'est pas plus marquée que celle qui distingue généralement Castor de Pollux ; Phosphoros, Hespéros, Castor, Pollux apparaissent, dans la plupart des cas, sous l'aspect de jeunes gens imberbes ; ce qui est seulement le cas pour Danda ; Pingala étant barbu. Il convient, en outre, d'observer que les attributs de Phosphoros et d'Hesperos, torche dressée et torche renversée, et que ceux de Castor et de Pollux, lances dressées ou, dans certains cas, lance pointée vers le Ciel, lance inclinée vers la Terre, diffèrent des attributs de Pingala (calame et livre); nous rappelons que Danda est armé de la lance—épieu. Si l'iconographie ne nous offre aucun exemple d'un Hesperos barbu, il convient toutefois d'observer que 4 dès l'époque archaïque, certains imagiers représentaient deux Dioscures dont l'un était barbu et l'autre imberbe : il en était ainsi sur le coffret de Kypsélos, et je note », ajoute M. Chapouthier, 4 la même anomalie sur un relief de Sparte ; cette différenciation était plus accusée encore chez les Kabires (4) ; comme les dieux de Samothrace, les Dioscures du sarcophage d'Arles ou de la statuette de Vienne offrent deux visages divers : au mortel, soumis aux variations de l'âge, s'oppose le pais toujours jeune et semblable aux dieux. Je mets le même symbolisme dans le couple des nouveaux Dioscures, Hadrien et Antinoüs. Le César revenu de ses longs voyages et sur la fin de sa vie regarde le bel adolescent, ravi dans la fleur de l'âge, dont l'étoile l'attend au ciel (S) ».

1. CHAPOUTHIER, op. cit., 271-272.

2. R. DUSSAUD, Notes de mythologie syrienne, parag. 2, A.tiTos et Monimos parèdres du dieu solaire, Revue Archéologique, 1903, I, p. 129. « L'étoile du matin était aussi chez les Arabes une divinité guerrière mâle, à laquelle on sacrifiait une partie du butin. Le terme 'afi.ç « fort » lui convenait particulièrement et l'identification avec Mars, que nous a transmise Julien, est parfaitement justifiée. « L'étoile du soir, comme il arrive souvent, a un rôle effacé, c'est moun'im le « bienfaisant » qui, dans les dédicaces deo puero bono Phosphoro, correspond au terme bonus». Voir également note CHAPOUTHIER, op. cit., p. 277, n° 2.

3. Voir note 2 p. 24.

4. « Les Kabires, Grands Dieux de Samothrace, furent, à basse époque, identifiés aux Dioscures ; leur physionomie devient aussitôt plus définie ». CHAPOUTHIER, op. cit., p. i i (avant-propos).

5. CHAPOUTHIER, op, cit., p. 326. Voir également, p. 321: « les Dioscures d'Alexandrie se présentent sous les traits d'Antinoûs et d'Hadrien. »

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