国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
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Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.1 | |
東アジアの記憶 : vol.1 |
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A PROPOS DU KENG TCHE T'OU ii9
de Tch'eng-tsong. Il serait donc tout naturel qu'il l'eût pris en signant un manuscrit que lui avait commandé l'impératrice Bulughan, femme de Tch'eng-tsong. Resterait bien l'hypothèse d'un faux, si l'erreur de date à la fin de la notice de Wou K'ouan se trouve déjà sur l'original et ne résulte pas d'un lapsus de Hou King. Mais le faussaire, si faussaire il y a, croyait que le manuscrit véritable datait de la période yen-yeou, puisqu'il le fait dire à Wou K'ouan dans sa notice'. Or tout le monde connaissait le titre de « tch'eng-tche du Han-lin-yuan » qu'avait porté Tchao Mong-fou, et qui était précisément celui qui le désignait dans la période yen-yeou.. Est-il vraisemblable qu'un faussaire, qui manifestement ignorerait le Nong sang t'ou, soit allé chercher au contraire pour Tchao Mong-fou un titre qu'il ne portait plus à l'époque où il lui ferait écrire son manuscrit ? Enfin, s'il ne faut pas suivre aveuglément les identifications des érudits chinois, ce serait une méthode non moins absurde de les tenir toujours pour inexistantes. Autre chose est de se tromper sur l'attribution d'un morceau ancien à tel ou tel écrivain ou artiste, ou bien de prendre pour une oeuvre du début du treizième siècle un manuscrit qui serait au plus tôt du seizième. Dans les conditions où le manuscrit de Tchao Mong-fou nous est connu, j'incline donc à l'accepter pour authentique, et, provisoirement du moins, je ne vois pas d'autre solution acceptable que celle-ci : en 1307 ou peu auparavant, sur l'ordre de l'impératrice Bulughan, Yang Chou-k'ien, s'inspirant des coutumes de la Chine septentrionale, fit vingt-quatre tableaux d'agriculture et de sériciculture, différents de ceux que Leou Cheou avait élaborés au douzième siècle pour la région de Hang-tcheou ; mais il garda le vieux titre de Keng tche Cou (lue Leou Cheou avait rendu populaire. Pour ces vingt-quatre tableaux, Tchao Mong-fou fit vingt-quatre poésies appropriées. La chute de l'impératrice Bulughan empêcha l'oeuvre d'être remise au palais. En 1318, Yang Chou-k'ien et. Tchao Mong-fou reprirent leur travail, et le Keng tche Cou de 1307, devenu le Nong sang Cou de 1318, fut enfin présenté à l'empereur Jen-tsong. Mais la copie des poésies préparée en 1307 était demeurée aux mains de Tchao Mong-fou, et peut-être d'ailleurs en fut-il fait d'autres exem-
4. il serait important à ce point de vue de pouvoir vérifier si la notice mise sous le nom de Wou K'ouan se retrouve dans la collection littéraire
de cet écrivain, intitulée Kia ts'ang tsi
ou 51 t Pao wong tsi, et qui, préparée par Wou
K'ouan lui-même, fut publiée par son fils (cf. Catalogue impérial, chap. 474, fol. 7 vo-8 vo; Chan pen
chou ehe ts'ang chou tche, chap. 36, fol. 20 ro et vo) ; malheureusement cette collection n'a jamais été réimprimée, et nous n'en avons pas d'exemplaire en Europe. On notera toutefois que Li Tong-yang, qui intervient aussi à propos de cette peinture, était bien en relations avec Wou. K'ouan, car c'est lui qui, en 4508, rédigea la préface par laquelle s'ouvre le Kia ts'ang tsi.
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