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0031 Recherches Archéologiques à Begram : vol.1
ベグラムの考古学調査 : vol.1
Recherches Archéologiques à Begram : vol.1 / 31 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000283
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RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES A BEGRAM   23

En regard d'une technique poussée à un tel degré de perfection, celle qui consiste à rendre les détails du sujet par une simple gravure tracée au poinçon, se révèle bien primitive (1). Tributaire de la surface, elle ne tente aucune évasion, ne suggère aucun relief. Les types féminins représentés sont lourds et sans grâce ; on est particulièrement frappé par la grosseur de la tête et la petitesse des jambes, deux traits qui ne s'accordent guère avec ce que nous savons des conceptions indiennes touchant les proportions du corps humain. 11 suffit d'un coup d'oeil sur la fig. 107 (n° 316 [170]) pour réaliser l'amplitude du contraste. Celui-ci est encore accentué si l'on examine le détail du vêtement (dhoti rayée), de la parure et de l'arrangement de la chevelure (voir aussi 331 [185 p] ; fig. 192 et fig. 193). L'une des femmes représentées se tient sous une porte d'une forme classique, qui constituerait un élément de datation intéressant si cette indication n'était contredite par le costume porté par le personnage féminin placé légèrement en avant de la porte ; ce vêtement ne rappelle en rien celui des personnages féminins représentés à Sanchi ; il paraît incontestablement plus tardif (2). Si les personnages féminins sont lourds et sans grâce, les représentations d'animaux tributaires de cette technique sont particulièrement bien venues : coqs en position de combat (fig. 21 3, n° 333 [187 b]); canards en vol (fig. 103, n° 323 [177 a] ; canards huppés (?) (fig. 149, n° 328 [182 g]) ; léogriphes (fig. r S o, n° 328 [182 e], attestent de remarquables qualités d'observation et une grande sûreté de main.

Certaines d'entre les plaques gravées représentant des personnages féminins (fig. 206, fig. 207, n° 332 [186 m 1-n 1]) comportent des variantes d'exécution qui méritent d'être signalées ; c'est ainsi que le contour extérieur y apparaît marqué par une double ligne. Le type physique est moins massif, plus gracieux. On voit se manifester un certain souci de mise en scène, exprimé par des compositions mieux ordonnées (voir plus particulièrement n° 332 [186 m 1 ], fig. 206). Sans être absolument novatrices, ces oeuvres marquent le point de départ de tendances révélant un sens déjà évolué de la composition, joint à un goût marqué pour des formes plus affinées.

e

Les quelques lignes tracées à l'aide d'un pinceau imbibé d'encre noire ou gravées au poinçon au verso de certaines plaquettes et de certaines bandes, représentent vraisemblablement des repères destinés à faciliter leur assemblage. Ces

(I) Si nous ne nous plaçons qu'au point de vue du développement et du progrès de la technique, ces plaques gravées représenteraient incontestablement l'élément le plus primitif des trouvailles indiennes de Begram, mais le point de vue technique n'est pas le seul qui puisse être pris en considération quand il s'agit de dater une oeuvre d'art.

(2) Ces constatations pourraient nous amener à supposer l'existence d'une école d'ivoiriers restée fidèle à certaines traditions techniques locales et exerçant son activité à l'abri de toute influence étrangère.