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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0084 Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3
極東の地理と歴史 : vol.3
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3 / 84 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000289
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76   MÉLANGES ORIENTAUX

aucun commerce. D'ailleurs 74 bâtiments chinois avaient déjà enlevé cette année toutes les marchandises du Pays et n'ayant encore ny permission ny connaissance, ny monnoye chez une nation où les Français paraissaient pour la première fois, je ne pus entamer aucune opération de commerce pendant les derniers jours de la belle saison qui s'écou-

lait.

Je me transportai à la Cour, éloignée du port d'environ trois journées de chemin. Je traitai avec le Rois, dont je fus bien reçu et commençai par obtenir de lui la permission de commercer avec ses sujets. Je pensai ensuite à me pourvoir d'une monnoye courante pour faire mes achats.

On ne connaissait à la Cochinchine d'autre mon-noye que des deniers de cuivre et quelquefois de toutenague'. Ces deniers sont de la forme de nos liards, mais percés dans le milieu, pour la commo-

  1. L'Empereur d'Annam était alors Lé-hiên-tdng (Lê-duy-dào), 260 roi de la dynastie de Lê, 1740-1786, mais le pouvoir était exercé par un Nguyên, VO vu'o'ng (Nguyên-pliu'o-c chd), 1737-1765.

  2. Toulenague, du portugais tulenaga, alliage chinois de cuivre, zinc et nickel dont le meilleur vient du Yunnan. Poivre dans son récit du Voyage du Machault, Rev. de l'Ext.-Orient, III, pp. 108 et seq., donne une longue note : De la Toulenague.

« Les Chinois en apportant de la Toutenague à la Cochinchine, ne se proposèrent qu'un essay de commerce, et de sçavoir s'il était possible de tirer parti d'un métal méprisé chez eux et qui n'a par lui-même qu'une valeur intrinsèque. Ils en apportèrent pour la première fois en 1745. Le prix médiocre qu'ils y mirent flatta l'avarice du roy qui règne aujourd'hui. Obligé pour faire sa monnoie d'acheter bien cher le cuivre des Chinois et n'en ayant pas toujours autant qu'il vouloit parce que la sortie de cette matière est défendue en Chine, il crut retirer un avantage considérable en faisant faire des caches de toutenague. Depuis ce tems, les Chinois en ont accepté considérablement et ont acheté avec bénéfice les anciennes caches qui étaient de cuivre, pour les porter chez eux où elles ont cours.

« Le Roy achète toute la toutenague 14 quans le pique de 120 catis, et en le réduisant en monnaie il en tire 48, 49 et souvent 50 quans; ce qui fait un bénéfice, immense, »