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0206 Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3
極東の地理と歴史 : vol.3
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3 / 206 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000289
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198   MÉLANGES ORIENTAUX

d'hui dans nos ports, peu ont les connaissances et les moyens de se livrer aux opérations au delà du Cap de Bonne Espérance. Par sa distance, le commerce de la Cochinchine présente à la très grande majorité des armateurs français les plus

grandes difficultés.

Cependant, Monseigneur, encouragé par le Gouvernement, .le commerce français pourrait retirer de grands avantages de ses rapports suivis avec ce pays là.

Pour parvenir à des résultats satisfaisants, il suffit de quitter la vieille routine des anciens armateurs. Dans l'ancien système, le voyage de la Cochinchine aurait duré dix-huit mois et souvent deux ans, aujourd'hui des capitaines instruits, avec des vaisseaux fins voiliers, consultant les saisons, peuvent exécuter ces voyages dans dix ou douze mois.

Un commerce ouvert entre la Cochinchine et la France, serait d'autant plus utile qu'en servant à former des matelots, il procurerait le débouché des produits de notre sol et de notre industrie.

On peut importer à la Cochinchine un assortiment des draps de Carcassonne, un assortiment d'étamines ras de castor et de camelots; quelques étoffes légères de Lyon; des coraux; des fusils de munition, des lames de sabres, des glaces; du souffre raffiné, des montres, des pendules, des grapins; du vin; du savon, et plusieurs autres articles qu'il serait trop long de détailler. Ces assortiments doivent être faits, sans doute, avec choix, et non pas en grande quantité. L'expédition doit être en outre complétée par des piastres fortes d'Espagne.

On peut rapporter de la Cochinchine, du sucre à 8 ou 9 francs le quintal; des soies écrues à 8 ou 9 francs la livre; du poivre, de l'indigo, de l'ivoire et plusieurs autres articles, etc.

Malgré les dispositions bien connues du Roi de la Cochinchine, je pense que le Gouvernement français y est encore sans protection.

Votre Excellence ne penserait-elle pas, Monseigneur, qu'un agent du Roy accrédité auprès de ce Souverain serait infiniment utile aux intérêts du commerce et de la Navigation. Le Roi de la Cochinchine verrait, sans doute, avec beaucoup d'intérêt un envoyé du Gouvernement français auprès de sa personne. Il ne pourrait voir qu'avec plaisir flotter sur ses

r.