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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0090 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1
五百の物語と寓話 : vol.1
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.1 / 90 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000294
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CONTES BOUDDHIQUES (N° 13)

56

bout de quelques jours, la servante accoucha et l'enfant qu'elle mit au monde était un fils. L'épouse dit avec irritation : « Vous êtes une servante à mes ordres ; comment vous permettez-vous d'avoir ce fils ? prenez-le et

tuez-le. »

Se conformant aux ordres de sa maîtresse, elle tua son fils ; puis elle le prit pour l'enterrer et se rendit à l'endroit où se trouvait l'esclave. Quand ils furent en présence l'un de l'autre, elle lui dit : « J'ai mis au monde un fils, mais aujourd'hui il est mort ; bien que je n'apporte point d'argent, puis-je obtenir de l'enterrer quoique en vous faisant tort? » L'esclave répliqua : « Mon maître est très strict; s'il venait à apprendre cela, il m'infligerait un châtiment qui ne serait pas léger. Femme, emportez au plus vite (ce cadavre) et cherchez quelque autre lieu, car vous ne sauriez rester ici. » Quoique le roi et sa femme fussent en présence l'un de l'autre, ils ne parlèrent point de leurs souffrances et aucun d'eux n'éprouva de haine.

Un instant après qu'ils eurent échangé ces propos, tout devint confus comme dans un songe ; le roi et sa femme revinrent spontanément dans leur royaume et dans leur palais ; ils se trouvèrent assis au haut de la salle principale exactement comme ils l'étaient naguère ; la foule des ministres et des belles femmes du harem était là tout entière comme par le passé; le prince-héritier que la reine avait mis au monde était lui aussi redevenu vivant spontanément. Le roi et la reine se demandaient en eux-mêmes comment cela avait pu se produire.

Or, Wen-lchou-che-li (Marijuçrî), assis au haut des airs sur une fleur de lotus faite des sept substances précieuses, rendit visible la forme de sa personne et loua (le roi et la reine) en disant : « C'est fort bien. Voici donc à quel point de perfection a atteint votre libéralité ! » Le roi et sa femme sautèrent de joie et s'avancèrent pour adorer Wen-tchou-che-li qui leur expliqua la doctrine des livres