150 CONTES BOUDDHIQUES (No 41)
un vihâra où il devint lui-même çramana. Le Buddha lui expliqua ses vies antérieures, lui fit apparaître les quatre impermanences et il obtint la voie de srotâpanna. Revenu sous l'arbre, il ferma les yeux, joignit les mains et travailla à chasser les restes d'impureté ; en progressant, il atteignit la dignité d'arhat (4).
Le roi, nommé Kiun-che, avec plusieurs myriades de soldats armés, recherchait pour l'arrêter le méchant brigrand(2), mais il ne savait où il se trouvait ; passant par l'endroit où était le Buddha, celui-ci lui demanda : « 0 roi, d'où venez-vous ? Votre corps est couvert de poussière. » Il répondit : « Dans mon royaume il y a un méchant brigand qui a tué des gens innombrables ; maintenant je le recherche pour m'en emparer. » L'Honoré du Monde lui dit : « Quand un homme a commencé par pratiquer la vertu et qu'ensuite, au contraire, il s'adonne au mal, quelle sentence lui réservent les lois qui gouvernent le royaume?» Le roi répondit : « Comme il a été d'abord honorable et ensuite méprisable, on portera contre lui une sentence de condamnation. » (Le Buddha reprit :) « Si un homme a commencé par porter en lui un coeur de bête et qu'ensuite il ait chéri la vertu, quelle sera la sentence ? « Le roi répondit : « Comme il a été d'abord méprisable et ensuite honorable, la sentence qu'on rendra le récompensera. » Le Buddha dit : « Votre brigand a renoncé 'au mal et met en honneur le vrai; maintenant il est çramana. » Le roi