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Cinq Cents Contes et Apologues : vol.4 |
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118 LIEOU TOU TSI KING (N°?51).
pure. Un jour, ce roi-lion, au point du jour, se dressa immobile sans qu'aucune des six parties (de son être) bougeât; puis, d'un brusque élan de tout son corps, il poussa un grand rugissement semblable au tonnerre; les animaux qui marchent se tapirent; les oiseaux qui volent tombèrent â terre. Ensuite il se rendit dans l'immensité déserte parmi les montagnes et les marais; il allait en quête par la région, cherchant les bêtes de toutes sortes; il rencontra un roi-éléphant, le tua et le dévora; un os de la hanche s'arrêta dans son gosier et il se trouva entre la vie et la mort. Or un petit oiseau des arbres (1) était devant le lion, occupé à rechercher des vermisseaux dont il se nourrissait. Le lion, la gueule grande ouverte, lui dit : «Si vous pouvez me retirer cet os, quand par la suite je trouverai â manger, je saurai vous récompenser de votre bienfait.» Ayant entendu ces paroles, le petit oiseau des arbres entra dans sa gueule, tira sur l'os de toutes ses forces et réussit à l'enlever. Quelques jours plus tard, ce roi-lion, en cherchant sa nourriture, fit un grand carnage d'animaux; le petit oiseau des arbres qui était auprès de lui, lui demanda quelque don bénévole. Le lion ne répondit pas (à la prière. Le Buddha dit à Maudgalyâyana : Le roi-lion répondit alors au petit oiseau des arbres pas ces gâtbâs :
«Je suis un roi-lion; — le meurtre est mon occupation héréditaire; — je dévore la chair et j'en bois le sang; — ce sont là mes festins habituels; — n'avez-vous donc pas réfléchi — qu'en vous laissant échapper au péril de mes griffes et de mes dents — et en vous permettant au contraire de sortir de ma gueule, — je vous ai fait là un bienfait qu'on ne saurait oublier ?»
Le petit oiseau des arbres répondit â son tour au lion par ces gâthâs :
«Bien que je ne sois qu'un petit oiseau — et qu'en vérité ii ne faille pas faire grand cas de ma mort, — cependant, ô roi, vous
(1) Dans le Jdtaka, dit M. Barth (Journal des savants, 1903, p. 664, n° 2),
aies
deux acteurs sont un lion et un oiseau que le texte pâli qualifie de rukkhakottha a qui se ménage un grenier de provisions au creux des arbres», ou, d'après une
autre leçon, rukkhakottaka a charpentier». Les deux leçons conviennent également pour le pic.»
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