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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
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138 EDOUARD CHAVANNES.
préfet. — Se-kin 1) devint l'arrondissement de Mou-lou et le roi de ce pays,
Tchao-ou Pi-si, en fut nommé préfet.
La quatorzième aimée k'ai-yuen (726), le roi (de Ngan = Boukhara),
Tou-sa-po-ri 2) envoya son frère cadet A-si-lan (Arslan) ta-fou tan-fa-li
rendre hommage à la cour et présenter des chevaux et des léopards. Huit
ans plus tard, (ce pays) offrit deux mulets de Perse, un tapis brodé de
Fou - lin (Syrie), des parfums yu-kin 3), du sucre candi 4), etc. La katoun
femme du roi, offrit deux grands tapis de Tcho pi, un tapis brodé; ils
demandaient qu'on leur fît présent de tuniques et de ceintures, de cuiras-
ses et d'armes ainsi que de vestes, de robes, d'ornements et de parfums
pour la katoun.
Le Ts'ao oriental est aussi appelé des quatre noms de Choai-tou-cha-
na, Sou - toei - cha - na (Satrouchana) 5), Kie - pou -ta- na 6), Sou-tou-che-ni. Il
est au nord des monts Po-si; c'est le territoire de la ville de Eul-che à
l'époque des Han?). Vers le nord-est, il est à deux cents li de Kiu-tchan-t'i
(Khodjent); vers le nord, on arrive à Che (Tachkend); vers l'ouest, à K'ang
(Samarkand); vers le nord-est, à Ning-yuen (Khokand), tous ces lieux étant
à plus de 'quatre cents li de distance ; vers le sud, il y a cinq cents li
jusqu'au T'ou-ho-lo (Tokharestan). (Dans ce pays), il y a la ville de Ye-
tch'a dans laquelle se trouve une grande caverne; on en défend l'accès par
des barrières et des serrures; on y offre des sacrifices deux fois par an;
des hommes se tiennent debout faisant face à la caverne; puis une fumée
en sort et celui qu'elle touche le premier meurt 8). Pendant la période
Se-kin est la capitale du Ngan oriental; cf. p. 137, n. 5.
Tou-sa-po-t'i rl ~f . Dans les deux premiers caractères Tou-sa, Mar-
q u a r t (Ērânsahr, p. 309) a retrouvé le nom du roi de Boukhârâ Tougschâda qui est mentionné par Tabari à la date de 738/9 ap. J.-C. En l'année 719, ce même roi Tou-sa-po-t'i avait envoyé à la cour de Chine une requête dont nous donnons plus loin la traduction en même temps que celle des lettres adressées la même année à l'empereur par Ghourek, roi de Samarkand, et par le roi de Kiu-mi (Karategin); voyez plus bas les Extraits du Tch'e fou yuen koei.
Br e t s c h n e i d e r (Plants mentioned in classical works, n° 408) ne donne pas d'iden-
tification précise pour le yu kin hiang ; il le considère comme entièrement
différent de la plante yu kin * % qui est le Curcuma.
Zr- . La traduction «sucre candi» est indiquée par Couvreur (Dict. chinois,
français, p. 537); mais je conserve des doutes sur son exactitude.
Satrouchana, Soutrouchnah ou Osrouchnah, est identifié par Baber (trad. Pavet de Courteille, tome I, p. 16) avec Ouratipa, l'actuel Oura-tjube.
I1 y a ici une erreur de l'historien; le Kie-pou-ta-na ou Kaboúdhan était distinct du Soutrouchana, comme on le voit dans le Si yu ki de Hiuen-tsang (trad. Julien, tome I, p. 17 et p. 20).
La ville de Eul - che AI Ni est celle qui fut assiégée par le général Li Koang-li en l'an 102 av. J.-C.
Les auteurs arabes donnent un témoignage qui peut expliquer l'origine de ce récit de l'historien chinois. On lit dans la Bibliothèque orientale de d'Herbelot: «Botom, pays fort
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