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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
260 EDOUARD CHAVANNES.
han, fils et successeur de T'ou-men, coopérait avec les JVei occidentaux dans
une expédition dirigée contre la nation tongouse des T'ouc-yu-/toen établie
sur les bords du Koukou-nor 1). Entre 562 et 567,1e kagan des Dix Tribus
de l'ouest, Che-tie-mi (Istämi) Q, frère de 7'ou-men et oncle de Mou-han, fai-
sait retentir l'occident du bruit de ses exploits; il s'alliait à Khosroû Anoû-
schirvân et renversait l'empire Hephthalite; il envoyait en 568 la première
ambassade turque- à Byzance. En cette même année 568, l'empereur Ou, de
la dynastie Tcheou qui avait remplacé celle des JVei occidentaux, tenait à
grand honneur d'épouser une princesse turque de la famille A-che-na 2), la
propre fille de Mou-han kagan, et s'engageait ù envoyer chaque année à son
beau-père un tribut de cent mille pièces de soie. Grâce à l'appui des Turcs,
les Tcheou purent triompher de leurs antagonistes, les T5'i, en 577; mais
les Turcs qui, dans toutes ces affaires, paraissent avoir joué double jeu, re-
cueillirent alors un prince de la famille déchue et le proclamèrent empereur
de la dynastie Ts'i; le souverain de la maison des Tcheou dut user de tous
les moyens de la diplomatie pour amener le kagan à de meilleurs sentiments;
en 580, il lui accorda le main de l'infante appelée la Ts'ien kin kong tchou
et obtint en échange qu'on lui livrât le prétendant au trûne des Ts'i.
Une seconde période, de 581 A 611, marque en Chine l'apogée de la
dynastie Boei qui réussit à reconstituer l'homogénéité de l'empire brisée
depuis près de trois siècles. Dès l'année même de son avènement (581), le
fondateur de cette dynastie sut écouter les conseils de ceux qui l'engageaient
à semer la division parmi les Turcs; attisant la discorde qui venait d'éclater
chez les Turcs septentrionaux, il excita contre eux T å-tchou ®, chef des occi-
dentaux, et provoqua ainsi la rupture définitive qui sépara les Turcs en deux
nations, l'une occidentale, l'autre septentrionale, toujours prêtes à s'entre-
dévorer; il faillit même dépasser son but, puisque, à la faveur des dissen-
T'ong kien kang mou: Le neuvième mois de l'année 556, le kagan turc Mou-han
emprunta le chemin de Leang tcheou 341 pour faire une incursion chez les
T'ou - yu -hoen 4 . Yu-wen T'ai, de la maison des Wei, chargea Che Ning, préfet
de Leang tcheou, de se mettre à la tête de ses cavaliers et de l'accompagner; les T'ou-yu-hoen s'enfuirent dans les montagnes du sud; Mou-han s'apprêtait à les y poursuivre lorsque Che
Ning lui dit: «Les deux villes de Chou-toen - et de Ho-tchen ri i sont les re-
paires des T'ou-yu-hoen, Si on arrache ce qui est comme la racine (des T'ou-yu-hoen), tous les autres se disperseront d'eux-même». Mou-han suivit cet avis; lui et Che Ning allèrent par des chemins différents détruire ces deux villes, puis ils opérèrent leur jonction sur les bords du
Koukou-nor , à l'ouest de
l'actuel Si-ning It4 44 (Ta Ts'ing i t'ong tche, chap. CCCCXII, a, p. 8 r°). Le nom de la ville de Chou-toen conserve sans doute le souvenir de l'ancien chef des K'iuen-Jong, Chou-toen, qui est mentionné dans le Kouo yu à l'époque du roi Mou, de la dynastie Tcheou (Cf. Se-ma Ts'ien, trad. fr., tome I, p. 258, n. 5).
La biographie de l'impératrice A-che-na se trouve dans le chapitre IX du Tcheou chou.
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