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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
180 EDOUARD CHAVANNES.
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ts'ao des gardes militaires de droite pour qu'il s'acquittât de la mission de
faire des présents aux T'ou-po (Tibétains). Le général en chef des T'ou-po
(Tibétains) , luen (blon) K'in - ling , demandait (que la Chine) retirât ses
troupes des Quatre Garnisons et qu'on partageât (entre la Chine et le
Tibet) le territoire des Dix Tribus. Le gouvernement impérial chargea
(Kouo) Yuen-tchen de profiter de l'occasion pour examiner les avantages
de cette affaire. A son retour, (Kouo) Yuen - tchen adressa au trône le
rapport suivant:
«J'ai appris que parfois ce qui est avantageux produit ce qui est
nuisible et aussi, que ce qui est nuisible peut produire ce qui est avanta-
geux. Ceux dont le gouvernement a, peine à venir à bout, ce sont les
T'ou - po (Tibétains) et Me - tch'ouo (Kapagan kagan) ; or maintenant les
T'ou-po (Tibétains) demandent à faire un accord et Me-tch'ouo (Kapa-
gan kagan) accepte les ordres impériaux; il semble que cela doive être
grandement avantageux au Royaume du Milieu. Mais si, dans les plans
que nous faisons à ce sujet, nous ne montrons pas de circonspection,
un résultat nuisible s'ensuivra certainement. En ce moment, K'in - ling
désire partager les Dix Tribus et écarter nos soldats des Quatre Gar-
nisons; c'est là en vérité un instant critique où il faut se décider pour
l'action ou pour le repos et on ne saurait à la légère entreprendre ou re-
noncer. Si maintenant on oppose une fin de non-recevoir absolue aux bonnes
intentions (des Tibétains), je crains que les calamités ne surviennent à la
frontière plus graves encore qu'auparavant; si on estime que les Garnisons
ne peuvent pas être enlevées et que les troupes ne peuvent pas en être
retirées, il faut alors trouver un moyen de traîner en longueur (avec les
Tibétains) et préparer les choses de manière à les allécher; on fera ainsi
que leur espoir de conclure un accord ne sera pas brisé et alors leurs
mauvaises intentions ne pourront pas non plus se produire subitement.
D'ailleurs le danger qui nous menace du côté des Quatre Garnisons est
éloigné; celui qui nous menace du côté de Kan et de Leang est proche; les
projets de prendre ceci ou d'abandonner cela, en vérité il faut les combiner
profondément; maintenant, ce qui est le tourment de l'empire au dehors,
ce sont les Dix Tribus et les Quatre Garnisons; ce qui est le tourment au-
dedans, c'est Kan, Leang, Koa et Sou'); les habitants du Koan (-tchong)
pondit par les propositions suivantes: la Chine refusait d'abandonner le territoire des Quatre Garnisons, mais elle offrait de laisser les cinq tribus Nou-che-pi au Tibet, à la condition que celui-ci lui rendrait la région du Koukou-nor qui avait été enlevée aux T'ou-kou-hoen. Ces contre-propositions ne pouvaient pas être agréées, mais elles permirent aux Chinois de gagner du temps et de semer la division parmi les Tibétains.
1) Toutes ces localités se retrouvent aujourd'hui avec le même nom dans le Kan-sou. Le danger qui menaçait les Chinois de ce côté venait du kagan des Tou-kiue septentrionaux Me-
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