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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
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DOCUMENTS SUR LES TOU-KIUE OCCIDENTAUX. 261
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sions qui armaient les uns contre les autres les Septentrionaux, Ta-t'eou j
tenta, en 599, de refaire pour son compte l'unité de la domination turque.
Mais Ta-t'eou ®, le Tardou des historiens byzantins, malgré la morgue
avec laquelle il avait accueilli en 575 l'ambassadeur romain Valentin, et
malgré la lettre orgueilleuse qu'il avait écrite en 598 à l'empereur Mau-
rice, ne put résister à une révolte des tribus Tölös et dut se réfugier
en 603 dans la région du Koukou-nor où il disparut pour toujours. Son
héritage fut disputé. Tandisque dans la partie la plus occidentale de ses
états, son petit-fils, Che-koei kagan ®, devait être investi d'une certaine
autorité puisqu'il pouvait nommer avant l'année 609, un gouverneur de
la ville de Tachkend 1), un autre chef nommé Tch'ou - lo kagan paraît
avoir occupé la vallée de l'Ili. Mais 7ch'ou-lo ® s'aliéna par ses violences
les Tölös et les Syr-Tardouch, cependant que le commissaire chinois
P'ei Kiu soutenait sous main contre lui son rival C1/e-koei kagan Q;
il n'eut plus d'autre ressource, en 611, que de se réfugier lui-même à
la cour des Soei; Che-koei kagan O resta ainsi seul maître des Turcs
occidentaux.
Cette année 611, qui est celle où l'empereur Yang (605-616) s'en-
gagea dans la funeste série de ses colossales et désastreuses expéditions contre
la Corée, est celle aussi où commence pour les Turcs une nouvelle période
de prospérité (611-630) qui comprend en gros les dernières années des
Soei et le règne du premier empereur de la dynastie T'ang (soit de
611 à 626).
Considérons d'abord les Turcs septentrionaux. Quand ils avaient appris
les échecs retentissants que subissaient les troupes chinoises dans le Leao-
tong, ils avaient repris courage et leur audace grandissante ne connut bientôt
plus de bornes. En 615, l'empereur Yang commit l'imprudence de faire en
personne une tournée d'inspection sur la frontière du nord; les Turcs le sur-
prirent à Yen-men (Cho p'ing fou, dans le nord du Chan-si) et l'y tinrent
assiégé du huitième au neuvième mois; l'empereur parvint à s'échapper, mais
il avait eu si grand'peur que, dès l'année suivante, contre l'avis de ses plus
sages conseillers, il abandonna Lo-yang, sa capitale orientale, et se trans-
porta à Kiang-toi, qui est aujourd'hui Yang-tcheou fou, dans la province de
Kiang-sou. Cette fuite dans le sud était un aveu d'impuissance; elle fut le
signal qui déchaîna de toutes parts l'insurrection. Après que l'empereur Yang
eut été tué par un de ses généraux, Yu - wen Hoa - ki, chaque chef de bande
voulut s'arroger le pouvoir souverain; ce fut dès lors une lutte acharnée entre
tous ces compétiteurs dont les droits ne pouvaient être que ceux du plus fort.
1) Cf. p. 141, n. 1.
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