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Histoire Générale de la Chine : vol.3 | |
中国史概説 : vol.3 |
320 HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA CHINE
et universel des Ancêtres, c'est-à-dire l'hommage rendu par les Chinois de toutes les classes à leurs ascendants, culte
qui avait pour' base la piété filiale, fondement de • la famille chinoise, à la tête de laquelle se trouve l'Empereur lui-même, Fils du Ciel. Ce culte que nous avons décrit (I, pp. 171 seq.) était-il compatible avec l'enseignement du culte catholique?
Il y avait enfin une troisième difficulté dans l'évangélisation en Chine, difficulté facile à régler lorsque le Souverain
Pontife en serait saisi c'était celle de savoir par quel mot chinois on désignerait Dieu. Serait-ce Chang Ti, l'Être suprême? T'ien, le Ciel? T'ien Tchou, le Seigneur du Ciel? Chen, l'Esprit? etc. Nous verrons que le Pape choisit l'appellation T'ien Tchou pour désigner la Divinité.
Nous avons vu que le P. Ricci s'était, somme toute, fort peu préoccupé du caractère du culte rendu à Confucius
et aux Ancêtres. Il en fut tout autrement lorsqu'à sa mort, le i mai i6io, le P. Nicolas Longobardi lui succéda comme Supérieur de la Mission. Longobardi explique ses doutes de la manière suivante :
« Il y a plus de vingt-cinq ans que le X angti de la Chine (terme qui signifie le Roi d'en haut) commença à me faire
quelque peine, parce qu'à mon entrée dans le Royaume,
ayant lû selon la coûtume de nostre Compagnie les Quatre Livres de Confucius, je remarquay que l'idée que divers
Commentateurs donnoient du X a'ngti estoit opposée à la nature divine. Mais comme nos Peres, qui depuis long-tems faisoient de la Mission, m'avoient dit que le Xangti estoit nostre Dieu, je rej ettois mes scrupules, & je m'imaginois, que la difference qui se trouvoit entre le Texte ainsi enten- du, & les Commentaires Chinois, venoit de l'erreur de quelque Interprete, qui n'avoit pas bien pris le sens du
Texte, & qui s'estoit éloigné de la doctrine des Anciens. l
Je demeuray dans cette pensée pendant les treize premières
années de mon séjour en la ville Xao-cheu, sans m'éclaircir, comme je le devois, sur ces difficultez, & sans le pouvoir mesme, parce que nos Peres estoient dispersez dans les autres maisons de nostre Compagnie. »
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