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Serindia : vol.3 |
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1418 PAINTINGS FROM THE CAVES OF THE THOUSAND BUDDHAS [App. E
ordre (Ch. lvii. coi, PI. LXVIII) nous montre une Kouan-yin à quatre bras, portant comme attribut le flacon, les globes du soleil et de la lune, et faisant de la quatrième main libre la mudrii de l'absence de crainte. Elle est assise sur un haut trône portant le lotus. Au-devant un autel et, de chaque côté. deux figures d'assistants. Dans l'espace réservé de part et d'autre de la figure centrale, on voit la représentation des miracles de Kouan-yin.
Enfin, une troisième peinture, Ch. xl. oo8 (Th. 13., Pl. XXII), nous montre une Kouan-yin à six bras faisant des mudrâs et portant le flacon ainsi que les globes du soleil et de la lune. Elle siège sur un lotus, derrière un autel dégarni d'assistants. Il ne reste plus autour d'elle que la représentation de ses miracles. Il s'agit maintenant de voir quels sont ces miracles. Aucune de ces peintures ne comporte d'inscriptions qui pourraient les expliquer. Les cartouches ont bien été réservés, mais ils sont restés vides. Pour éclairer ce mystère, il faudra donc avoir recours à d'autres documents.
Heureusement, le culte de Kouan-yin a été tellement populaire que, ce que les vieilles peintures de Touen-houang ne peuvent nous révéler, des images chinoises vont nous le dire.
On connaît ces éditions chinoises de nitras accompagnées d'une gravure occupant plusieurs pages et représentant précisément un mandala du Buddha ou du Bodhisattva auquel se rapporte le livre sacré. M. Puini a publié en 1873, dans l'Atsumegusa de Turettini, une de ces ceuvrettes sous le titre `Avalokiteçvara-sritra'. Ce n'est autre chose que le 25° chapitre du Saddharmapundarika-sutra traduit du sanscrit par Burnouf sous le titre ` le Lotus de la bonne Loi '. Puini a reproduit la planche qui accompagne le texte dans le livre chinois. Cette planche est précisément un vzaxdala de la Kouan-yin aux miracles ; les diverses scènes qui y sont groupées sont identiques à celles des peintures de Touen-houang; elles sont accompagnées d'une brève inscription qui permet de recourir au texte du sutra et de se rendre un compte exact de l'épisode que le peintre bouddhiste a entendu illustrer. C'est en me servant de ces divers éléments que je vais identifier les scènes de la peinture de Touen-houang.
On voit en haut, à la gauche de la figure centrale, un condamné à mort entre deux hommes dont l'un le maintient par les liens qui entravent ses mains, tandis que l'autre, tirant les cheveux, le force à tendre le cou au bourreau brandissant une épée. Dans la gravure publiée par Puini, la même scène est accompagnée de l'inscrip-
tion :
~3fi1 **~ ~TAN ; ~ 71 ~~ a~-
`S'il t'arrivait d'encourir la colère du Roi,—que tu sois sur le point de subir le dernier supplice et que tu aies le désir de vivre ta vie tout entière, — si tu invoques la puissance de Kouan-yin, — l'épée soudain tombera en poussière.'
Au-dessous de cette première scène, un second épisode demeurerait difficilement compréhensible si nous n'avions à notre disposition la gravure reproduite dans l'Atsume gusa.
Sur la peinture de Touen-houang, nous voyons simplement une nuée de laquelle on voit tomber soit de la grêle, soit de la pluie, représentées par des petits points. Sur la gravure, au contraire, on voit un homme traversant un pont, ouvrant un parasol et, au-dessus de lui, une nuée sur laquelle apparaît le dieu du tonnerre
et de laquelle surgit un dragon crachant la pluie. Le cartouche gravé porte l'inscription H . Il
n'est donc pas difficile de se reporter au passage suivant du Saddharmapun«arika-sutra :
VER VA *A030-fi itTbtait ii %Ma
`Quand les nuées au tonnerre grondant et sillonnées d'éclairs— projettent la grêle et déversent une grande pluie, — si tu invoques la puissance de Kouan-yin, — nécessairement à ce moment tu obtiendras leur dispersion.'
La scène suivante au-dessous de celle-ci montre deux hommes ; l'un poursuivi par l'autre est jeté au bas des montagnes. Une scène analogue de la gravure reproduite dans l'Atsume-gusa porte cette inscription :
t- qui nous renvoie au passage suivant du Saddharmapundarika-sutra :
AlstkBA4. E44-1411[I-I AIVAIV,54 )/ *fig4fi--t.
` Si tu étais poursuivi par des brigands, — qu'ils te renversaient et te jetaient au bas du mont Kin-kang (la montagne de diamant) — et si tu invoques la puissance de Kouan-yin, — ils ne pourront nuire à un seul de tes cheveux.'
Enfin, la dernière scène, au bas de ce côté, représente un homme debout et tranquille au milieu des flammes, tandis qu'un autre semble s'étonner de lui voir subir sans dommages ce supplice. La même scène dans la gravure porte l'inscription : lem Îj~ i1 )i e, ce qui nous reporte au passage suivant du Saddharmapuxdarika :
n-46tatM _
, ce qui correspond au passage suivant du Saddharmapundarika-sutra :
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