Une récente visite aux ruines d'Angkor et les antiquités bouddhiques du Cambodge.
De mon métier je suis indianiste : et c'est ce qui vous explique que, bien qu'ayant passé plus de douze ans de ma vie en Asie et choisi depuis longtemps l'art bouddhique comme sujet spécial de mes études, je sois venu si tard au Japon. Mais enfin un heureux sort m'y a conduit. J'ai même eu la grande chance de visiter, sous la précieuse direction de M. le Professeur R. Fukui, vos vieux sanctuaires de Kyôto et de Nara, et je suis encore sous le charme si particulier de votre architecture. Je sais â présent, pour l'avoir éprouvée, l'impression profonde qu'on peut produire avec de , simples édifices en bois rouge, sur un tapis de gravier blanc, dans un cadre d'éternelle verdure ; et un résultat assez inattendu pour moi de cette expérience nouvelle est que j'hésite aujourd'hui â faire ce que j'aurais fait sans la moindre hésitation il y a seulement quelques semaines, je veux dire â réclamer de vous une admiration sans mélange pour la formule d'architecture indienne dont Angkor est l'épanouissement. Je me sens presque tenté, avant de vous y conduire, de vous demander pardon â l'avance pour l'interminable longueur des galeries, pour la multiplication des enceintes rectangulaires emboitées les unes dans les autres, pour les répétitions sans fin des mêmes
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