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0084 Études sur l'Art Bouddhique de l'Inde : vol.1
Études sur l'Art Bouddhique de l'Inde : vol.1 / Page 84 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000287
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commun écroulement. Nous étions arrivés â la période critique : dans cette lutte inégale entre la passivité brute de la pierre qui ne se défendait que par sa force d'inertie et l'offensive inlassable et tenace de la plante, c'était celle-ci qui prenait décidément le dessus, et les forces aveugles de la nature menaçaient d'achever bientôt sous nos yeux la destruction de l'ouvre de l'homme.

Telles sont les conditions qui existaient, comme j'ai pu m'en rendre compte moi-même, en 1900 et -sauf que dans l'intervalle une nouvelle mission française, celle de MM. Dufour et Carpeaux, avait travaillé au Bayon d'Angkor-Thom—telles elles étaient encore en 1907, quand, en échange d'une rectification de frontière dans le Haut-Laos, le traité franco-siamois restitua au Cambodge sa vieille capitale. Je me trouvais encore en ce moment en Indochine, et puis vous conter les sentiments un peu mêlés qui nous agitèrent alors. Bien entendu l'allégresse dominait : nous partagions la joie des Cambodgiens qui voyaient dans la restitution des deux provinces perdues de SiemItéap et de Battambang le retour â la mère-patrie de leur Alsace-Lorraine ; et nous ne pouvions que saluer avec enthousiasme l'entrée officielle dans notre domaine archéologique des magnifiques ruines où tant de missions françaises s'étaient déjà succédé. Mais en même temps il ne nous échappait pas que, du fait du nouveau traité, une lourde et onéreuse responsabilité allait incomber à la France. Désormais il ne suffisait plus de gémir sur la croissante destruction des ruines : il fallait tacher de sauver â tout le moins ce qui en

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