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0131 Recherches Archéologiques à Begram : vol.1
Recherches Archéologiques à Begram : vol.1 / Page 131 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000283
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RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES A BEGRAM

123

si vous tenez à votre roi ; groupez-vous tous autour de mon frère Marvan, c'est le meilleur chef que je puisse vous donner, car il faut supprimer, sans délai, le danger qui menace notre établissement dans cette vallée. Avant de vous voir partir, je vous recommande de ménager la population ; anéantissez toute résistance, mais pas de victimes inutiles. La citadelle une fois entre vos mains, instaurez un service d'ordre pour protéger les habitants. » Et, devant la foule qui se disperse, le roi Parvan saisit dans ses bras son jeune frère, lui recommande d'être prudent ; mais de combattre avec courage : « Je compte sur toi pour accomplir cette tâche délicate, il suffit de surprendre l'ennemi dans son sommeil, il vous faudra donc traverser de nuit la rivière. Les préparatifs sont terminés, j' ai donné les ordres moi-même. A la nuit tombée, je te conduirai à l'endroit où j'ai fait construire des radeaux, et ensemble nous irons inspecter le passage le plus propice à la traversée. »

Parvan voit partir son frère avec un grand soulagement. Elu roi par ses guerriers, il redoute de son frère la jalousie. C'est pour éviter toute intrigue que Parvan a imaginé cette astuce de l'envoyer ainsi au combat contre la forteresse de Begram.

Marvan exécute la traversée de la rivière dans le plus grand silence et, au jour naissant, les troupes attendent l'ordre de mener l'assaut : « La citadelle de Begram domine la rivière. Il nous faut l'aborder du côté Ouest ; avant que l'adversaire soupçonne le danger, il faut que nous soyons à l'intérieur. » Ainsi fut fait. Les cris de surprise furent étouffés par de grands coups de tambour. L'adversaire fuyait. La citadelle occupée, la ville n'offrait plus aucune résistance.

Le pillage commence et la fête aussi. Ivres de victoire, les guerriers se répandent dans toute la ville. La ripaille continue pendant plusieurs jours. Marvan installé dans l'opulence du palais, reçoit un émissaire de son frère Parvan qui le prie de veiller à la sécurité de la ville nouvellement soumise et le proclame roi de Begram.

La vie se réorganise, tout redevient calme. Dans leurs forteresses respectives Parvan et Marvan se laissent aller à la douceur d'une vie de paresse et de. dissipation. Les guerriers se partagent les biens et les palais. Les sédentaires reviennent peu à peu de la montagne pour essayer de récupérer leurs terres. Cependant le roi Parvan, amolli déjà par ce luxe de la vie sédentaire, sentait sa confiance en son frère s'ébranler. « Ambitieux, ne voudra-t-il pas un jour unir les deux royaumes, m'écarter pour être seul roi. » Malgré son inquiétude, il se dit qu'il lui faudra tout de même se mettre d'accord avec son frère pour le cas où un danger menacerait. C'est ainsi qu'il imagine de faire tendre, de citadelle à citadelle (t), par-dessus la rivière, une chaîne. Un danger survenant, la chaîne devait être secouée avec violence pour demander du secours. Marvan, trop jeune, ne peut s'habituer à cette vie qui n'est guère faite pour un guerrier de son espèce. Il s'ennuie et se met à douter de son frère. Sa confiance étant ébranlée, il va un matin vers la chaîne et la secoue avec violence. Parvan ayant entendu le signal, fait donner l'alarme, les esclaves vont par la ville, battant le tambour. Ses guerriers rassemblés rapidement, il va à leur tête, se porter au secours de son frère. L'aspect paisible de la ville l'étonne, mais sa colère est indescriptible lorsqu'il apprend que nulle menace ne pèse sur le pays. Son frère l'avait donc joué. Il ne devait jamais lui pardonner cette perte de face, et n'ayant accepté aucune explication, aucune excuse, il retourne dans son royaume après avoir refusé de se rendre dans le palais, où Marvan avait projeté de le recevoir pour lui exposer la raison de cette fausse-alerte.

Une brouille profonde sépare les deux frères et chacun se retranche dans son royaume. Toute relation cesse entre Begram et Parvan. Mais, un jour, une menace réelle se révèle.

(i) A vol d'oiseau, de la citadelle de Parvan à celle de Begram, il y a 3 krours (i krour = 3 klms).