Un jeune général musulman parcourt le pays en prêchant la guerre sainte. Il groupe autour de lui un grand nombre de cavaliers, las de la dictature de ces étrangers. Son armée étant devenue forte, le général Abdullah se propose d'attaquer la citadelle de Begram. Il s'avance sur le plateau, et, au milieu de la nuit, prend possession des points les plus importants ; il ordonne l'attaque pour l'aube du jour à venir. Lui-même va pendant la nuit reconnaître les abords des murailles et décide qu'on apportera des fagots de bois et de branchages. afin d'incendier la porte d'entrée. Les guerriers qui gardent les murailles donnent l'alarme ; ce va-et-vient inaccoutumé leur parait suspect ; le roi en est averti. Il sort de son palais pour se rendre compte lui-même et passant près de la chaîne qui le relie à Parvan, il la secoue avec fureur, mais dans son cœur il sent l'inutilité de son geste. Se penchant mélancoliquement sur son propre sort ; il a nettement la sensation d'une situation désespérée : battements de tambour, clameurs et cris ; son dernier espoir s'est évanoui. Les guerriers intrépides qui investissent son palais font un vacarme impressionnant, mais une voix domine tous les cris : Allah est grand et Mohammed est son prophète.
Pour la première fois de sa vie Marvan sent son courage l'abandonner. Il donne l'ordre de résister aux envahisseurs, mais lui se retranche avec prudence dans l'enceinte de son palais. Un violent combat s'engage, pendant lequel on tue le général musulman (l:). La fureur de ses fidèles est si grande que rien ne les arrête plus ; la porte ébranlée, à moitié incendiée, laisse place à l'envahisseur qui se rue vers le palais. Marvan, constatant que son armée est vaincue, profite du tumulte général pour revêtir les habits d'un paysan et s'en va par un sentier très escarpé longeant la rivière, laissant anéantir sans les défendre les braves guerriers qui l'ont choisi comme roi. Il s'enfuit dans la montagne. sans jeter un dernier regard sur les cendres fumantes de son royaume.
(t) Le ziarat du Burj-i-Abdullah se trouve sur l'emplacement de l'ancienne citadelle de la ville de Begram.
Ce ziarat est très vénéré par les musulmans. C'est là, en effet, que repose dans une tombe, simplement couverte de dalles et de galets de rivière, le général musulman tué pendant l'assaut de la forteresse.
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