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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0017 La Vie du Bouddha : vol.1
仏陀の生涯 : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / 17 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000286
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INTRODUCTION   I 5

bouddhisme lui-même, originaires du bassin du Gange : seulement, au cours de leurs pérégrinations et de leurs vicissitudes, ne sont parvenus jusqu'à nous que les manuscrits sur feuilles de palmier ou sur écorce de bouleau qui avaient trouvé un sûr asile au sein des montagnes ou de l'océan, dans les bibliothèques singhalaises ou népalaises.

Rien n'empêche donc que nous ne reprenions notre chemin en toute sûreté de conscience. Pour qui va au fond des choses il n'y a plus lieu en cette affaire de distinguer entre Midi et Septentrion. Il reste seulement que nous possédons en langues indiennes sur la vie légendaire du Bouddha Çâkya-mouni trois séries de documents appartenant à trois des quatre grandes sectes entre lesquelles s'est de bonne heure subdivisé le bouddhisme. Les uns sont rédigés en pâli, comme le Mahâvagga la Grande section » des traités de discipline) ou le Mahâ parinibbâna-soutta et font partie du canon des Sthaviras ou Thêras (Doyens), c'est-à-dire de la secte qui a réussi à se maintenir à Ceylan et essaimé de là en Indo-Chine. D'autres nous sont fournis par des ouvrages en sanskrit, tels que le Lalita-vistara (« la (biographie) développée à plaisir ») et le Divyâvadâna (« la Divine aventure »), qui relèvent du canon des Sarvâsti-vâdin, « Ceux qui professent le réalisme ». La troisième sorte, écrite en un prâkrit irrégulier, sorte de sanskrit macaronique, et représentée par le Mahâvastou, « le Grand sujet », constitue également un débris échappé au naufrage du canon des Mahâsânghikas ou de la « Grande Communauté ». Telles sont nos sources principales et entre ces diverses recensions nous n'avons ni ne nous accordons a priori le droit d'en adopter une à l'exclusion des autres. Ce qui a recommandé aux yeux de beaucoup de bons esprits le canon des Doyens, c'est sa relative sobriété : il aurait, disaient-ils, rejeté dans les commentaires les divagations que les autres sectes ont admises dans les textes ; et de là_ à conclure que la versio simplicior soit aussi la plus ancienne et la plus vraie, il n'y a qu'un pas qui a été vite franchi. A mesure que nous avancerons dans notre étude, nous nous apercevrons que cette supposition est beaucoup trop simpliste, et que le canon pâli n'est pas moins farci de merveilleux que celui des autres sectes. En même temps il nous apparaîtra de plus en plus clairement qu'à propos de chaque grand événement de la vie du Bouddha nos documents nous présentent la juxtaposition (ou, plus souvent encore, le mélange) de deux transmissions différentes ; l'une que son caractère mythique dénonce aussitôt comme la création de l'imagination populaire ; l'autre, plus sèche et plus abstraite, .qui est évidemment l'oruvre des docteurs. Tout ce qu'on peut dire à la rigueur, c'est que les textes singhalais, plus tôt transportés hors de l'ambiance gangétique et édités surtout à l'usage des clercs, se sentent davantage de la tournure d'esprit monastique, tandis que ceux qui ont été élaborés dans l' Inde du Nord-Ouest pour l'édification des néophytes