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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0123 La Vie du Bouddha : vol.1
仏陀の生涯 : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / 123 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000286
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LA QUÊTE DE L'ILLUMINATION   I2I

l'ascète Gaoutama s'est déjà mis en route, pieds nus, dans la poussière de la saison sèche. Autour de lui les oiseaux ramagent et les arbres, flamboyants, açokas, çâlas, manguiers, sont en fleurs ; car la tradition place le Grand départ, cette seconde naissance, à la date anniversaire de la Nativité. Nous sommes donc au printemps : mais aucun parfum, aucun chant, aucun spectacle, aucun rappel du passé ne peut faire revenir en arrière le désenchanté. Une seule question pour lui et pour nous se pose : de quel côté tournera-t-il ses pas ? Sans hésitation aucune, il continue à se diriger vers le Sud-Est, tout comme s'il se laissait aller au courant des rivières qui descendent de l'Himâlaya vers le Gange pour se perdre avec lui dans l'Océan oriental. Il ne se doutait guère que, quelque cinquante ans plus tard, chargé de gloire et d'années, il referait en sens inverse le même chemin pour mourir en route dans l'obscure bourgade de Kouçinagara. On prétend savoir le nom des premières personnes qui, à commencer par deux femmes brahmanes, l'invitèrent à s'arrêter dans leur ermitage et lui donnèrent le vivre et le couvert. Ainsi d'étape en étape il gagne d'abord pour une halte assez longue la ville libre et florissante de Vaïçâlî, aujourd'hui Basârh dans le Tirhout. Sitôt le grand fleuve traversé, il se trouvera dans ce beau pays de Magadha dont il va faire sa patrie d'élection et qui restera de ce fait l'une des Terres saintes du vieux monde. C'est l'actuelle province de Bihâr, du nom que lui ont donné les envahisseurs musulmans à cause du grand nombre de sanctuaires bouddhiques qu'ils y ont trouvés à détruire. Enfin, après un nouveau séjour aux environs de la capitale magadhienne de Râdjagriha (Râdjguir) il va se rendre, encore plus au Sud, à la ville toujours sacrée de Gayâ ; et c'est dans son voisinage que, lutteur intrépide, il réussira, comme il y était résolu, à terrasser le destin et à lui arracher son secret. Sur tous ces points l'accord des témoignages est complet, et il semble bien que la Communauté avait conservé, de façon assez exacte pour que nous puissions le suivre sur la carte, le souvenir de l'itinéraire du Maître entre Kapilavastou, point du Grand départ, et Bodh-Gayâ, lieu de l'arrivée à l'Illumination parfaite. Mais la donnée capitale à nos yeux est la direction qu'il a prise. Dès cet instant, le sort en est jeté : son avenir personnel comme celui de la moitié de l'Asie, la formation de sa pensée comme le caractère de sa religion, tout cela est d'avance déterminé par le seul fait de cette orientation initiale.

Si vain qu'il soit de spéculer sur ce qu'on sait n'être pas arrivé, imaginons un instant que le Bodhisattva ait pris la direction opposée et ait marché vers le Nord-Ouest. Un parcours sensiblement égal l'aurait conduit par la route de Çrâvastî dans ce do-db ou Mésopotamie entre la Gangâ et la Yamounâ (Djamna) qui fut par excellence le Brahmarshi-defa, « le pays des sages brahmaniques ». Et certes nous ne venons pas dire qu'il n'y aurait pas trouvé à qui parler ni de quoi s'instruire. Sans nul doute les théo-