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0321 La Vie du Bouddha : vol.1
仏陀の生涯 : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / 321 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000286
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LE QUATRIÈME GRAND PÈLERINAGE   319

verse un ascète nu, tenant à la main une des fleurs célestes que les dieux ont fait pleuvoir sur le corps du Bienheureux ; et cette pièce à conviction confirme la triste nouvelle qu'il colporte en même temps qu'elle : il y a sept jours que le Bouddha est mort. Aussi est-il urgent que, toujours par le truchement d'Anourouddha, les déités interviennent et signifient leurs intentions aux Mallas stupéfaits : elles ont décidé que le bûcher attendrait pour s'allumer que « Mahâkâçyapa ait rendu hommage aux pieds du Bienheureux ». C'est là l'expression indienne courante pour signifier l'acte de se prosterner devant quelqu'un : mais qu'on s'avise de la prendre à la lettre et il n'en faut pas davantage pour fabriquer de toutes pièces un miracle de plus. Effectivement les pieds du Bouddha sortent de leur cercueil et de leurs multiples linceuls pour que le grand disciple puisse les vénérer en les touchant de son front, après quoi tout rentre dans l'ordre « aussi aisément que la lune tour à tour se dégage et se voile d'un nuage ». Et là-dessus le bûcher, soudain désensorcelé, s'allume sponta-

nément. Restent à inventer les diverses manières, toutes plus extraordinaires les unes que les autres, qui ont dû servir à l'é-

teindre : car il ne se peut pas qu'il se soit éteint naturellement..

Appel est fait aux pluies célestes comme aux eaux souterraines ; mais leur intervention n'empêche nullement, pas plus dans les

textes que sur les monuments, les Mallas de déverser sur lui, au moyen de cruches munies d'un long manche, l'eau parfumée (d'autres disent le lait) des aspersions habituelles.

LE PARTAGE DES RELIQUES. — C'est un fait bien connu que, dans les civilisations antiques, la mort d'un individu quelconque

n'est pas une conclusion : la question des funérailles importe

trop au sort de sa vie d'outre-tombe pour qu'on puisse la passer sous silence. Dans le cas du Bouddha cette question n'aurait pas

dû être posée, car « il n'y aura pas de renaissance pour lui ».

Sages sont ceux d'entre les moines qui se refusent à déplorer la Délivrance finale du Prédestiné ; et, sages ou non, tous les dis-

ciples sont d'accord pour se désintéresser totalement de ses obsè-

ques. Pourtant après que les fidèles laïques se sont généreusement acquittés de ce soin, leur tâche n'est pas achevée ni la der-

nière page de la biographie tournée : il leur faut encore apprendre

comment on dispose des précieux restes d'un Bouddha. Le culte des reliques des saints (ou, comme on dit aussi, des « saintes re-

liques ») nous est trop familier en Occident pour réclamer une

explication quelconque, et beaucoup seraient choqués de l'entendre traiter de superstition. Les bouddhistes en distinguaient

trois sortes : il y avait d'abord les débris organiques, recueillis dans les cendres du bûcher ; puis les divers ustensiles dont le Bienheureux s'était servi de son vivant, tels que son vase-à-aumônes, sa cuvette ou son balai ; et enfin les objets ou édifices commémoratifs des grands événements de sa vie. Plus tard, à défaut de ces souvenirs matériels, dont la multiplication, si large