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0266 La Vie du Bouddha : vol.1
仏陀の生涯 : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / 266 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000286
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z64   LES CYCLES MINEURS

au gré de ses contemporains, dans le sens de la facilité : qui songerait aujourd'hui à lui en faire reproche ?

Ce n'était d'ailleurs pas une tâche aisée que de faire régner la

concorde et l'unanimité dans une Communauté instituée sur   i
des bases aussi démocratiques. Des trois grands voeux monas-

tiques qui sont de tradition en Europe : pauvreté, chasteté et   i
obéissance, les adeptes des sectes indiennes, qu'elles fussent ou

non brahmaniques, prononçaient bien les deux premiers, mais   i

nulle part il n'est question du troisième. La raison de ce qui peut paraître un curieux manque de prévoyance était sans doute que dans 1' Inde la soumission totale et sans réserve du disciple à la parole du Maître était, de mémoire d'homme, chose qui allait

ii

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de soi. En fait comme en principe, le Bouddha était le souverain

arbitre au sein de son ordre ; mais il est non moins certain que   IFIF
les membres de son ordre ne reconnaissaient pas d'autre autorité

que la sienne. On conçoit aisément combien, au milieu d'une   !!

secte dépourvue de toute hiérarchie ecclésiastique et par ailleurs   k

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si dispersée, ce seul lien personnel, si prestigieux fût-il, pouvait

à l'occasion s'avérer fragile. On ne nous cache pas que certains   q

moines, surtout parmi ceux qui n'avaient été ordonnés que tard   s

dans leur vie, supportaient impatiemment la direction, pourtant si douce, du Bienheureux. Au lendemain de sa mort, l'un de ces mécontents ne se serait-il pas écrié : « Bon débarras, mes amis ; le Grand çramane était tout le temps sur notre dos à nous dire :

Il convient _ que vous fassiez ceci, il ne convient pas que vous   P

fassiez cela. A présent nous ne ferons que ce qui nous plaira. »   il

Il suffisait d'un rebelle obstiné pour ébranler jusque dans ses fon-   i

dements l'organisation de l'Ordre et faire éclater l'impuissance   ii

des seules armes spirituelles dont il disposât : car les menaces   il

d'interdit et d'excommunication ne produisent d'effet qu'autant   AI

que celui gai en est l'objet veut bien y attacher la même valeur   ii

que ceux qui les énoncent. Dèslors on comprend mieux pourquoi   811

l'on redoutait tant et l'on blâmait si fort le péché qui consistait   ldl

à provoquer un schisme : c'est qu'on ne connaissait à ce mal   kt

aucun remède, et c'est en vain que plus tard Açoka usera de son

autorité impériale pour tenter d'en enrayer les progrès. Le texte   il
de son édit a été justement rajouté tout exprès sur un pilier érigé

par lui à Kaouçambî, c'est-à-dire dans la ville même où s'était   !l

produit un cas de discorde particulièrement aigu et dont le   441

souvenir s'est conservé. Un des moines du lieu, par ailleurs savant et vertueux, avait commis ce que parmi ses confrères les uns

considéraient comme une faute et les autres non : si bien qu'il se   r

forma bientôt deux partis en désaccord sur ce point de discipline,   khi
et que, de discussions en disputes, le conflit alla vite s'enveni-

mant. On entend d'ici les criailleries, car les moines n'étaient pas   ,ribi

astreints à la règle du silence ; et ceux qui, pour être plus sûrs   44

de n'en pas venir à se quereller entre eux, se l'imposaient à

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eux-mêmes, étaient sévèrement blâmés pour avoir imité enacelai

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