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0062 La Vie du Bouddha : vol.1
仏陀の生涯 : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / 62 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000286
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6o   LE CYCLE DE KAPILAVASTOU

aspect, que selon l'attente de tels ou tels de ses adeptes, est susceptible de revêtir le Messie judéo-chrétien, celui de Souverain théocratique ou celui (non moins fulgurant, mais de couleur morale et non plus politique) de Juge et de Rédempteur. Les pronostiqueurs brahmaniques, à l'examen desquels le Bodhisattva est d'abord soumis par son père, sont incapables de choisir entre deux conjectures également fondées. On recourt donc aux dieux pour déterminer celle • qui doit en fait se réaliser. Mais parfois les dieux eux-mêmes restent hésitants entre les deux éventualités possibles. Il faut alors qu'un vieux rishi descende tout exprès de son ermitage montagnard pour fixer définitivement les idées de la famille. Cette dernière version est celle qui est finalement devenue la plus populaire, ainsi que le prouvent les nombreuses représentations que nous en possédons. Pour Hivan-tsang, il n'y a plus de doute : bien qu'il n'ignore pas l'existence des autres augures, c'est le rishi Asita\ qui seul fut assez clairvoyant pour prédire de façon ferme la destinée du Bodhisattva.

VIII. LA PR1DICTION D'ASITA. - Tournons-nous donc à présent vers ce saint et sagace personnage. Le nom de rishi évoque à l'esprit des Indiens quelque chose d'analogue à ce que nous appelons un patriarche — mais un patriarche sans postérité, conçu comme un de ces sages ascétiques que l'Inde a connus bien des siècles avant qu'il n'y en eût en Thébaïde. Asita vit avec son neveu et disciple Nara:datta, l'un dit sur l'Himâlaya, l'autre sur les monts Vindhyas. Les prodiges qui accompagnent la Nativité et les joyeuses allées et venues des dieux ne sauraient échapper à sa perspicacité surnaturelle. Ou bien il s'informe auprès des divinités des motifs de leur allégresse, ou bien son don de vision divine lui permet du haut de sa montagne d'en découvrir immédiatement la raison. Grâce à un autre mystérieux pouvoir également attaché à sa transcendante sagesse, il prend son essor et se transporte à travers les airs au palais de Çouddhodana : car l'un des privilèges constants des saints indiens est de voler ainsi à leur gré sans avion et même sans ailes. Son neveu (on ne nous dit pas comment, mais nous savons par ailleurs de quelle façon ces choses se passent) l'accompagne dans son vol, accroché à un coia de son manteau. Bientôt introduit près du roi, il demande à voir le nouveau-né, le prend entre ses bras et, dans un saint transport, se met à prophétiser... Nous ne ferons aucune difficulté pour le reconnaître : si les célestes gambades des «fils-dedieux ». ne rappellent que de très loin le choeur des anges qui pendant la nuit de Noël alertèrent les bergers de Bethléem, en revanche les faits et gestes d'Asita sont étonnamment conformes à ceux que l'Evangile selon st Luc prête au vieillard Siméon : ce dernier n'a-t-il pas, lui aussi, pris entre ses bras l'Enfant-Jésus et salué en lui le futur Sauveur du monde ? Il ne reste plus, semble-t-il, qu'à se demander lequel de ces deux saints vieillards a copié l'autre : question que chacun aura vite fait de résoudre