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0097 La Vie du Bouddha : vol.1
仏陀の生涯 : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / 97 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000286
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ENFANCE ET JEUNESSE   95

signe extérieur d'identification et ont constamment adopté comme tel un attelage de labour. La vue répétée de ces représentations a pu effectivement influer sur le déplacement de l'intérêt du dedans vers le dehors : mais il" est permis de suggérer à cette sorte de quiproquo une raison plus profonde. On ne saurait oublier en quel mépris les intellectuels de l'Inde ancienne tenaient le métier de cultivateur. Le code de Manou, tout comme la Loi du Bouddha, interdit aux religieux d'avoir rien à voir avec le labourage, même par personne interposée. Dans le sursaut de conscience qui, à la première vue de l'activité fondamentale de l'humanité, aurait rejeté le prince Siddhârtha du côté de la vie purement contemplative, ses hagiographes ont reconnu et ont eu raison de reconnaître l'éveil de sa vocation monastique. Tel est bien pour eux le pivot sur lequel tourne toute l'action. Leurs brèves indications contiennent déjà en germe les longs développements des ballades populaires qui nous ont été conservées et qui opposent point par point l'absence de soucis de l'ascète errant à l'existence anxieuse du propriétaire foncier. Nul doute en effet que les moines ne soient libres « comme les oiseaux des cieux qui ne sèment ni ne moissonnent » ; encore est-il fort heureux que d'autres s'en chargent pour eux.

LES QUATRE SORTIES. - Le scénario du second incident qui serait venu confirmer le Bodhisattva dans son dégoût du monde a pris le même tour romanesque et ne compte pas moins de quatre tableaux. Il est tout entier bâti, cela crève les yeux, sur l'un des lieux communs les plus rabâchés (et ce n'est pas peu dire) des textes bouddhiques. Ce qui justifie, disons mieux, ce qui provoque l'apparition des Bouddhas sur cette terre, c'est la nécessité que quelqu'un vienne guérir les trois grands maux qui sont le commun apanage de l'humanité, à savoir la vieillesse, la maladie et la mort. Réciproquement nous admettrons sans peine que la vue de ces douloureuses misères ait été le principal déterminant de la vocation du Prédestiné. D'après les plus anciens textes, lui-même aurait conté à ses disciples que c'est en faisant réflexion sur ces trois maux qu'il avait cessé de partager l'inconcevable insouciance du vulgaire, et tour à tour perdu la joie de la jeunesse, la joie de la santé et jusqu'à la joie de vivre. C'est de ce canevas que les metteurs en scène postérieurs se sont emparés. Ils se heurtaient toutefois à une difficulté préjudicielle. Pour cruelles qu'elles soient, ces trois formes de la fatalité sont de si commune occurrence que les hommes s'y habituent dès l'enfance et ne tardent pas à s'y résigner : comment expliquer que le Bodhisattva ait si vivement réagi à leur aspect ? — De la façon la plus simple, si nous admettons que Çouddhodana, toujours hanté par la crainte que son fils n'entre en religion, ait réussi à le mener jusqu'à l'âge d'homme en les dérobant à sa vue. Postulat invraisemblable ; mais tout au théâtre n'est que convention. Celle-ci une fois admise, il ne restera plus qu'a graduer les effets, ce qui