国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0168 La Vie du Bouddha : vol.1
仏陀の生涯 : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / 168 ページ(白黒高解像度画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000286
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

I66   LE CYCLE DU MAGADHA ET DE BÉNARÈS

120 En présence de quoi y a-t-il prédispositions ? A quelle occasion y a-t-il prédispositions ? — C'est quand il y a non-connaissance qu'il y a prédispositions ; les prédispositions ont pour occasion la non-connaissance. »

Parenthèse sur l'Inconnaissable. — Arrêtons-nous plus longuement sur ce qu'il faut entendre par cette « non-connaissance ».; car de la réponse à cette question dépend la claire intelligence de toute la formule. Or tandis que du n° I au no II nous saisissons sans peine la sorte de liaison plus ou moins lâche qui enchaîne les termes l'un à l'autre, entre les nOS II et 12 la connexion nous échappe. Nous voyons bien que ce dernier est figuré par une chamelle aveugle et se laissant docilement conduire par un guide qui n'est autre que la personnification de son karma ; mais, si nous savons déjà où il la mène, nous ignorons d'où il sort avec elle. Évidemment la douzième condition, au lieu d'être machinalement coulée dans le même moule rigide que les dix précédentes, aurait gagné à faire l'objet, tout comme la première, d'un commentaire plus développé, posant l'aboutissement de la série de façon aussi explicite que son point de départ. Cette explication nécessaire, par bonne chance le contexte nous la donne et tout ce que nous savons de la pensée bouddhique la confirme. Une lecture attentive prouve que la formule dite de « la Production en dépendance mutuelle » ne raccorde pas entre eux des concepts abstraits, mais seulement des réalités concrètes ou tout au moins des constatations de fait. Nous devons insister sur ce point, qui est essentiel : insérer dans la série une idée générale quelconque serait une démarche aussi radicalement contraire à son esprit qu'à sa teneur ; et c'est pourquoi traduire, ainsi que l'on fait d'ordinaire, avidyd par « ignorance », c'est fausser, sinon bloquer, comme par l'introduction d'un corps étranger, tout le fonctionnement de l'engrenage. La façon dont a procédé le Bodhisattva nous est heureusement exposée dans l'ensemble de la manière la plus claire. Partant du fait constant et (quoi qu'en aient dit les stoïciens) indéniable de la souffrance, il a tenté de remonter de proche en proche jusqu'aux sources mêmes du mal ; mais le moment est arrivé (tôt ou tard il arrive toujours) où l'esprit humain rencontre ses bornes et se heurte à l'inconnaissable. C'est du fond de l'Inconnu — c'est de l' « Invu », comme disent toujours les pandits ou, comme nous dirions, de l'Invisible — que jaillissent en fin de compte ces prédispositions accumulées au cours des, âges et qui déterminent les modalités de chaque personnalité nouvelle ; et comme c'est bien à son insu que l'individu hérite de ce legs du passé, nous emploierons comme équivalent à avidyd le terme d' « inconnaissabilité » — étant -bien entendu qu'il faut entendre par là non pas une notion, mais un fait, et même un fait d'expérience commune : le fait que nul ne sait d'où proviennent les impérieuses, sinon irrésistibles tendances