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0236 La Vie du Bouddha : vol.1
仏陀の生涯 : vol.1
La Vie du Bouddha : vol.1 / 236 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000286
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234.   LE CYCLE DU MAGADHA ET DE BÉNARÈS

soue les apparences les plus bénignes, le plus dévorant des loups.

On le voit, la tradition n'a pas hésité à mettre le Bouddha dans la situation la plus délicate où puisse se trouver un homme qui s'est lui-même retranché du monde. Le voici de nouveau face à face avec les siens, père, mère adoptive, épouse, enfant, demi-frère, oncles, cousins, amis d'enfance, bref tous ceux que lors de son évasion nocturne il a jadis quittés sans un mot d'adieu. Quelle contenance va-t-il faire et quelle conduite tenir à leur égard ? La réponse des textes canoniques se devine d'avance : il est revenu vers eux par compassion pure, et il ne saurait mieux leur témoigner sa tendresse qu'en les convertissant à sa Loi. A la vérité on ne peut nous cacher que Çouddhodana s'est montré de tous le plus récalcitrant ; ses trois frères sont déjà « entrés dans la bonne voie » avec des « myriades » de Çâkyas que lui-même s'y refuse encore, et il ne se décide que tardivement à faire don à la Communauté du parc de plaisance où son fils s'est installé d'office. Il faut attendre les versions tardives pour qu'il franchisse successivement (la dévotion postérieure pouvait-elle moins faire pour le père du Maître ?) les quatre degrés de la sainteté. En revanche la tradition la plus ancienne lui attribue déjà une singulière mesure de conscription religieuse il ordonne que toutes les nobles familles de son fief qui comptent deux ou plusieurs fils en donnent un au Bouddha pour être ordonné moine. Son but, nous explique-t-on, aurait été de constituer à l'ex-prince héritier un cortège de naissance aristocratique, et par là, plus digne de lui. I1 se peut aussi qu'il entendît limiter ainsi, en faisant la part du feu, le désorganisation des familles, à commencer par la sienne. Il ne nous est pas caché qu'aux termes de son décret son second fils, Nanda, frère consanguin du Maître, et le fils unique de ce dernier, Râhoula, se trouvaient automatiquement exemptés. Mais le redoutable Sauveur ne se laisse arrêter par aucune considération mondaine, et l'ordination de Râhoula et de Nanda sont justement les deux épisodes les plus saillants du « retour à Kapilavastou ».

Rdhoula et Nanda. — Le sort du premier est vite réglé. Les femmes aiment à croire ce qu'elles désirent, et Yaçodharâ n'a pas perdu tout espoir de ramener à elle son époux. Textes et bas-reliefs nous la montrent, parée de tous ses atours et poussant devant elle le gage de leur union, alors âgé de six ans. Elle a fait sa leçon à l'enfant qui réclame à son père son héritage ; mais tandis que Yaçodharâ entend par là la royauté, le Bienheureux, qui sait mieux, la prend au mot en ne refusant pas à son fils la vérité qu'il a découverte et comme la voix du sang parle et que le garçonnet ne veut plus « sortir de l'ombre paternelle », il l'emmène à son ermitage et le fait ordonner par les soins de ses deux grands disciples. Yaçodharâ en reste pour ses frais d'ingéniosité et de toilette, et le grand-père en conçoit naturellement un vif chagrin. Toutefois une dernière chance subsiste .à sa dynastie en la per-