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0044 L'Œuvre de la Délégation Archéologique Française en Afghanistan (1922-1932) : vol.1
L'Œuvre de la Délégation Archéologique Française en Afghanistan (1922-1932) : vol.1 / Page 44 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000284
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Peintures ornant la niche du Buddha de 53 mètres.

placé sous un fronton coupé 1) ; le corps est d'une rare et précieuse élégance. Le regard fixe communique au visage une apparence d'impressionnante sévérité. Par son diadème à cabochons, maintenu par des rubans qui s'étalent de chaque côté du visage en affectant un tracé décoratif contourné qui exagère les tendances originelles de l'art sassanide, par l'écharpe qui sinue et participe des mêmes tendances de stylisation décorative, cette image s'apparente à celle qui orne la calotte de la coupole du sanctuaire de Kakrak (Ve siècle) (voir p. 45). Nous atteignons, par des documents de cet ordre, aux sommets de l'art de Bamiyâ,n. Les ensembles décoratifs que va nous révéler la niche du Buddha de cinquante-trois mètres ne sont certes pas négligeables ; mais le beau Bodhisattva nous paraît être la plus parfaite expression de l'art irano-bouddhique de Bamiyâ,n.

Les peintures couvrant les parois de la niche trilobée qui abrite le Buddha de 53 mètres ne présentent aucune unité de style. Celles qui décorent le sommet et les parois latérales de la niche, au-dessus des ressauts, sont. encore fortement dépendantes de l'influence indienne. Les autres, c'est-à-dire les médaillons des ressauts et les Buddhas qui figurent immédiatement au-dessous, accusent déjà des traces d'influence iranienne.

Les compositions qui ornent le sommet de la voûte et les parois latérales de la niche sont très endommagées ; les peintures du sommet de la niche ont, en effet, servi de cible à des générations de tireurs ; on discerne cependant des représentations de Bodhisattvas aux formes élégantes, aux yeux en amande bordés de longs cils, aux bras minces et souples, aux doigts longs et flexibles. On aperçoit même, fait unique à Bâmiyân, une forme féminine nue à la taille mince, à la poitrine opulente, et qui atteste par son admirable souplesse une indéniable ascendance indienne ; disons même, pour donner une idée plus précise du caractère de cette influence, que cette élégante silhouette féminine paraît être la transposition picturale d'une sculpture d'Amarâvati. Rien

1) 10, Pl. XXVII.