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0027 L'Œuvre de la Délégation Archéologique Française en Afghanistan (1922-1932) : vol.1
L'Œuvre de la Délégation Archéologique Française en Afghanistan (1922-1932) : vol.1 / Page 27 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000284
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au Grand Miracle " (fig. 28). Cette pièce était encore recouverte d'une mince pellicule d'or maintenue par un enduit de couleur rouge servant d'adhésif. Nous devons, à ce propos, rappeler que la dorure et l'argenture des statues étaient procédés courants dans l'Orient hellénisé et à Rome ; procédés tardifs, il va sans dire, mais qui ont pu gagner la Bactriane et le Käpisa à la faveur de la période de paix qui régna entre Romains et Parthes sous le règne des Flaviens (69-96 ap. J.-C.). Nous nous trouvons en présence (fig. 28) d'une oeuvre nettement décadente : la tête a pris des proportions considérables ; elle représente la cinquième partie de la hauteur totale du corps, alors que les statues les plus décadentes de Hadda n'accusaient que la proportion de 1/6e (canon de Polyclète 1/7e, canon de Lysippe 1/i) ; on voit ici, comme dans les oeuvres du Bas-Empire romain, reparaître la frontalité ; les mains sont énormes, le corps a perdu sa souplesse 1). Ce retour instinctif aux conventions de l'archaïsme évoque le " tassement de l'époque dioclétienne " (Grousset). Le corps n'est pas achevé en ronde-bosse, mais fait bloc avec le panneau de schiste " qui se termine par un nimbe orné d'une bordure en dents de scie. Sur ce nimbe se détachent les figures affrontées de Brahmä et d'Indra, reconnaissable à son diadème (mukuta) "2). "Le masque est formé d'une pièce rapportée à raccord visible ". " Le manteau monastique (sanghâti) drape entièrement les épaules. La main gauche retient un pli du manteau, la main droite esquisse le geste qui rassure (abhaya-mudrec), et la roue (cakra), emblème du monarque universel, apparaît gravée en relief sur la paume dressée. La disposition plus ornementale que réaliste des plis du manteau contraste nettement avec le drapé creusé de certaines oeuvres plus proches des modèles hellénistiques "3). Notre trouvaille de Päitävä remonte au IIIe ou au IVe siècle de l'ère chrétienne; elle souligne éloquemment le caractère nettement décadent de la sculpture sur schiste à une époque oit les stucateurs de Hadda

  1. 11, pl. IV ; 25 B, p. 8-9 et pl. XII.

  2. 25 B, p. 8.

  3. 25 B, p. 9.