ici, pas le plus petit détail, ne révèle l'intervention des influences iraniennes : tout est indien ; il nous suffit d'ailleurs de passer en revue les Bodhisattvas qui figurent au-dessus du ressaut de la niche pour nous en rendre compte : nimbés et auréolés, ils affectent des postures nonchalantes, leurs mains esquissent des gestes mystiques, la partie inférieure de leur corps est drapée dans une dhovi, leurs grands yeux, aux lourdes paupières abaissées, laissent filtrer un regard languide. Il convient sans doute de voir dans ces représentations, exemptes de toute influence sassanide, la partie la plus ancienne (les peintures de la grotte G exceptées) de la décoration peinte de Bamiyân. Il faudrait par conséquent admettre que le moins ancien des deux grands Buddhas, celui de 53 mètres, aurait reçu sa décoration peinte alors que la niche du Buddha de 35 mètres était encore exempte de toute trace d'ornementation. Cela paraît assez surprenant. Nous préférons admettre, après mûre réflexion, que la décoration peinte qui recouvre actuellement la niche du Buddha de 35 mètres a dû remplacer, à un moment donné, une composition primitive représentant un premier essai défectueux.
Les médaillons qui ornent le ressaut droit de la niche sont partiellement recouverts de coulées de terre. Le premier médaillon représente trois génies, volant d'un même mouvement vers l'image du Buddha ; le deuxième est très dégradé : on distingue cependant un groupe de trois personnages où figurent un génie et ses deux femmes, l'une joignant les mains, l'autre tenant un plateau d'offrandes. Le troisième médaillon, le mieux conservé, à été copié par Madame Godard (fig. 42). " Un génie saisit à pleines mains les offrandes qui lui sont présentées sur un plateau par l'une de ses épouses placée à sa droite ; celle qui se tient à sa gauche porte précieusement un anneau à l'extrémité de l'index gauche". Ici, comme sur le quatrième médaillon 2) (fig. 43), qui a pu être photographié par M. Carl, des influences sassanides se
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