un dosage à proportions variables d'influences hellénistiques et indiennes.
Les influences hellénistiques se sont maintenues avec plus de force dans la région de Hadda que dans la Bactriane. Plaine fertile et convoitée, difficile à défendre, la Bactriane a subi, des siècles durant, les conquérants barbares ; l'occupation grecque n'y a été qu'une sorte d'intermezzo pittoresque, cessant effectivement vers 135 avant l'ère chrétienne. Placé en-deçà de la barrière de l'Hindu-Kush, Hadda a bénéficié d'une plus longue période de tranquillité. Le dernier roi grec de la région de Kabul, Hermaios, n'a disparu qu'aux environs de l'ère chrétienne (circa 65 avant J.-C.). A la main mise de Gondopharnes, ou d'un prince de sa maison, succéda la domination relativement douce des souverains Kusâ,na. Il y a donc lieu de penser que bon nombre d'artisans, religieux ou laïcs, grecs ou grécisés, s'employèrent durant de longues années à décorer les monastères et les stûpa de Hadda ; l'influence hellénistique persiste en effet avec une remarquable vigueur dans certains types iconographiques de Hadda (types de Buddhas et de divinités secondaires). Nous verrons enfin, en étudiant les objets mis au jour par M. Barthoux, qu'une bonne partie de l'imagerie de Hadda témoigne d'un effort de renouvellement stimulé, sans aucun doute, par le zèle naïf et pieux des barbares qui, d'enthousiasme, avaient adopté la loi bouddhique. L'aventure tourna court qui aurait doté le Bouddhisme d'un art aussi profondément émouvant que celui de notre Moyen Âge ; aux iconophiles devaient succéder d'impitoyables iconoclastes qui transformèrent en un amas de ruines les fondations bouddhiques si prospères du Ningrahâr.
Le Teppé Kalan (le grand tertre) attira tout d'abord l'attention de MM. Foucher et Godard'. Les résultats des premiers sondages furent à ce point encourageants que M. Godard n'hésita pas à entreprendre des travaux de dégagement plus importants qui permirent de délimiter un groupe de cellules appartenant à un
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