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Histoire Générale de la Chine : vol.4 |
KOUANG sIU (i875-1908) | 205- |
dans un but politique, allait servir, ainsi que l'avait prévu
l'empereur allemand, à réaliser ses desseins en Chine. A lä
nouvelle du massacre, Guillaume II se livra à une de ces
démonstrations trop théâtrales qui accompagnaient le
moindre de ses actes. Son frère, le prince HENRI de Prusse,
fut désigné pour se rendre dans l'Extrême Orient et dans
le banquet d'adieu qui lui fut offert à Kiel, le 15 décembre
1897, l'Empereur prononça un discours aussi pompeux
qu'agressif dans lequel il déclarait que si quelqu'un cher-
chait à les empêcher de revendiquer leurs droits ou à leur
faire du tort, qu'on le frappe avec le poing ganté de fer
(f ahre darein mit gepanzerter Faust !) . C'était faire beaucoup
de tapage pour enfoncer une porte ouverte. Le prince Henri
quitta Kiel le 16 décembre sur le cuirassé Deutschland, escor-
té du Ge fion.
Le dimanche matin du 14 novembre 1897, à 8 heures,
le contre-amiral allemand von DIEDERICHS mettait à terre
les compagnies de débarquement qui, musique en tête,
escortées de la populace chinoise, mise en joie par un
spectacle nouveau pour elle, s'avancèrent pour cccuper les,
hauteurs qui déminaient la baie de Kiao Tcheou; la garnison
chinoise occupée à faire l'exercice et croyant que les Alle-
mands désiraient en faire autant, leur abandonna courtoise-
ment le champ de manoeuvre et se retira paisiblement.
Touchante illusion ! Le commandant chinois fut conduit
devant les Allemands et on lui donna l'alternative ou de
combattre ou de se retirer avec ses hommes dans les qua-
rante-huit heures; le pauvre diable télégraphia au Tsoung-li
Yamen qui, surpris de cette agression imprévue, lui donna
l'ordre de ne pas résister et d'évacuer les casernes. A
2 heures de l'après-midi, le pavillon allemand était hissé
sur le fort de l'Est et salué de 21 coups de canon.
Après de pénibles négociations, la Chine, trop faible
devant cette brutale agression, cédait à bail pour 99 ans,
le 6 mars 1898, le territoire de Kiao Tcheou.
La Russie, auquel le traité secret de 1896 donnait des
droits sur Kiao Tcheou, ne protesta pas, mais comme com-
pensation prenait à bail pour 25 ans; le 15-27 mars 1898,
d
Port-Arthur.
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