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Histoire Générale de la Chine : vol.1 | |
中国史概説 : vol.1 |
I90 HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA CHINE
des immortels. C'était en effet sur Tao-ling, ajoute la légende,
que le T'aï-chang Laô-kiun avait jeté les yeux pour en faire
le chef de son empire spirituel chez les hommes et pour ac-
complir en même temps la promesse qu'il avait faite
naguère à Tchang Leang, lorsqu'il lui-,avait apparu en
songe 1 ».
De bonne heure Tchang se livra à l'étude des ouvrages de
Lao Tseu à laquelle il ajouta des recherches sur l'alchimie,
science qui avait pour but « de prolonger la vie au delà des
bornes de la nature ». Déjà la doctrine pure de Lao Tseu
s'était transformée et âvait été remplacée par des pratiques
de magie et de sorcellerie, et les taoïstes abandonnant les
hautes spéculations philosophiques de leur Maître se li-
vraient à la recherche du tan ou du kie tan à l'aide duquel
ils pourraient fabriquer de l'or et obtenir l'immortalité :
dans le but de poursuivre ses recherches, Tchang se retira
au Pei-in chan, au nord de Ho Nan-fou, et tout en conti-
nuant ses méditations sur le Tao avec les disciples qu'il avait
réunis autour de lui, il cherchait, d'après les diagrammes
du Yi King, à découvrir les principes de la vie éternelle.
Le Tao Te King dit, chap. Lxv : « Le peuple est difficile
à gouverner parce qu'il a trop de prudence 2», ou autrement
dit, parce qu'il sait « trop de choses ».
Tchang Tao-ling commente ainsi ce . passage : « Non cer-
tes il ne faut pas que le bas peuple soit trop instruit ; si cela
était, il quitterait les champs et les boutiques et voudrait
marcher de pair avec ceux qui se livrent aux études litté-
raires et qui vivent de leur pinceau, en un mot les lettrés.
Nul ne travaillerait ; les dissensions jalouses prévaudraient
et l'Etat serait en péril. Cependant il est de toute nécessité
que chacun, quelle que soit la place qu'il occupe dans la so-
ciété, reçoive une certaine instruction qui lui permette au
moins de bien saisir ses devoirs à l'égard •du souverain, des
père et mère, des frères et des hommes en général. L'hom-
me, dit-on, diffère des animaux par l'intelligence ; mais ii faut
I. C. IMBAULT-HUART, La Légende du premier Pape des Taoïstes, 1385, p. 27, d'après le Chen sien. tsa ki.
2. S. JULIEN, p. 243.
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