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0166 Histoire Générale de la Chine : vol.4
Histoire Générale de la Chine : vol.4 / Page 166 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000288
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164 '   HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA CHINE

Selo, le 22 août. Le 3 mars 188o, la Gazette de Pe King

contenait un décret des Impératrices condamnant l'in-

fortuné Tch'oung Heou à mort avec sursis:

La condamnation à mort de Tch'oung Heou pouvait être

considérée comme une victoire du parti anti-européen

et des désordres pouvaient en résulter ; une rupture entre la

Russie et la Chine était à craindre ; les intérêts étrangers

seraient peut-être mis en péril ; les légations parèrent à

toutes les éventualités. Les Chinois purent se rendre compte

de bonne heure que, seules, la France et l'Angleterre étaient

sérieusement en faveur de la paix et disposées à les aider

pour la maintenir, en persuadant aux autres d'entrer dans

la voie des concessions. La France ne pouvait oublier la

chaude alerte de 1875 et craignait de voir la Russie se lancer

dans une aventure d'une certaine durée qui pouvait entra-

ver sa liberté d'action sur les bords de la Baltique; et cepen-

dant, la France pouvait redouter, et l'événement a prouvé

qu'elle avait eu raison, de voir la Chine, libre du côté de

l'Asie Centrale, . ingrate, se retourner contre la puissance

qui l'avait aidée à sortir de ses difficultés et essayer de lui

arracher le Tong King. L'Angleterre guettait le gros mor-

ceau qu'était l'Égypte et, préparant de longue date une

occupation, que nous ne sûmes empêcher, elle pouvait

craindre que pendant qu'elle était immobilisée ailleurs, la

Russie eût les coudées trop franches en Chine; en cela, elle

n'avait pas tort, la guerre du Transvaal au moment où la

crise de 1900 éclatait, a certainement empêché l'Angleterre

de prendre dans le règlement des affaires d'Extrême-Orient

la part que ses antécédents laissaient entrevoir qu'elle

réclamerait et l'a condamnée à ne jouer dans le Céleste

Empire qu'un rôle secondaire, alors qu'elle avait tenu

jusqu'alors la première place. Koung et Li étaient trop

éclairés pour ne pas voir le danger de la situation et n'être

pas disposés à entrer dans la voie des concessions, mais ils

avaient à lutter contre le parti réactionnaire dirigé par le

victorieux Tso Tsoung-tang et par la bande des censeurs,

au milieu de laquelle se distinguait Tchang Tche-toung.

Le Japon désirait se faire payer sa neutralité ; le ministre