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0185 Histoire Générale de la Chine : vol.4
Histoire Générale de la Chine : vol.4 / Page 185 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000288
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KOUANG SIU (1875-1908)

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côtes en pirates, conservait toutes ses illusions et, malgré les traités, continuait à exercer une suzeraineté qui, pour être parfois occulte, n'était pas moins réelle sur la Corée, quoique celle-ci fût libre.

Le Japon, fier de sa révolution, de la transformation qui lui a fait croire qu'il égalait, s'il ne les dépassait, les nations occidentales, plein de cette fougue qui a fait parfois sa gloire et l'a empêché, en même temps que sa versatilité, d'établir une civilisation personnelle .et durable à l'exemple de son antique rivale, désirait mesurer ses forces avec celles du colosse chinois dont il apercevait les pieds d'argile, et tout en voulant faire croire que la vieille âme japonaise, Yamato Daishi, avait fait place à des sentiments utilitaires, ce qu'il désirait avant tout, c'était une guerre héroïque et brillante. La Corée, sa voisine, par l'intermédiaire de laquelle il avait reçu le souffle éducateur de la

r,      Chine, était un champ indiqué pour l'expansion de sa
population grandissante et entreprenante; il y rencontrait la Chine qui, malgré ses fautes, représente une des pl-Us grandes et des plus anciennes civilisations de l'humanité. Le Japon allait se mesurer à elle et pouvoir renouveler les

.   exploits de Hideyoshi à la fin du xvie siècle.

A la suite du traité signé le 9 janvier 1885 par la Corée et le Japon,. au mois d'avril suivant un traité conclu entre le Japon et la Chine marquait le caractère des relations que les deux puissances devaient entretenir avec leur voisine qui restait libre ; dans ce but elles devaient retirer leurs troupes de Corée. Toutefois, il est évident que, contrairement aux clauses du traité de 1885., la Chine intervenait dans les affaires de la Corée. Un événement tragique allait donner une nouvelle force aux passions qui devaient, déchaînées, amener promptement la guerre.

Le 28 mars 1894, un homme se disant japonais, arrivé la

veille du Japon à Chang Haï, avec trois compagnons, était, par l'un de ceux-ci, tué à coups de revolver, dans un hôtel. Les papiers trouvés dans les chambres de la victime et du meurtrier permirent d'établir leur identité. Le mort n'était autre que le fameux Kim Ok-kyoum, le chef de la conspi-