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0203 Histoire Générale de la Chine : vol.4
Histoire Générale de la Chine : vol.4 / Page 203 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000288
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KOUANG SIU (1875-1908).   201

nombreuses conférences avec le diplomate russe, dont le

résultat fut le traité secret signé quelques semaines plus

tard à Saint-Pétersbourg, et révélé sous une forme inexacte

et sous la désignation de Convention Cassini à la fin de

1896. « Ce que le Tsar proposait, en effet, à l'ambassadeur

[Li Houng-tchang], c'était au cas d'une nouvelle agression

du Japon, un traité d'alliance et de protection entre la

Russie et la Chine; c'était aussi pour assurer à cette alliance

les voies et moyens d'une exécution prompte et èfficace, la

faculté pour la Russie d'utiliser, le moment venu, les ports

et mouillages des côtes de Chine, et d'établir, par terre,

entre elle et la Chine, une ligne de communication directe et rapide 1.

Le voyage de Li avait donc pour but de faire repré-

senter 'la Chine par le Grand Secrétaire, au couronnement

de l'Empereur de Russie; cette mission d'apparat se dou-

blait d'une mission d'affaires dont l'objectif était la con-

clusion d'un traité avec le Tsar ; ajoutons-y l'espérance

qui ne fut pas réalisée de faire accepter par l'Angleterre et

ensuite par les autres puissances une augmentation des

droits ad valorem d'importation de 5 à 8 pour zoo, dans les

ports à traité, en Chine, et nous salirons exactement ce que

les pérégrinations de Li, qu'on a voulu accompagner de

projets ténébreux, ne cachaient pas. Rien de mystérieux,

sauf le traité russe, dans ce voyage chez les Barbares d'Occi-

dent qui rendirent des honneurs royaux et, disons-le, exa-

gérés, à ce vieillard dépouillé de tout pouvoir, ayant avec

peine échappé à la disgrâce qui le guettait à son retour,

encore Grand Secrétaire, mais sans vice-royauté, ne pou-

vant faire aucune commande aux fournisseurs empressés

autour de lui, cherchant à happer au passage un ordre qui

ne tombait pas de la bouche dédaigneuse de Li. Jamais

l'Européen ne montra devant le Chinois une telle absence

de dignité et une telle bassesse dans son âpreté au gain;

il en fut pour ses frais et sa honte.

Li s'embarqua à Chang Haï le 28 mars 1896 pour se

rendre à Port Saïd, qu'il quitta le 23 avril 1896 à bord

1. A. GÉRARD. - Ma Mission en Chine, p. 144.