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0290 Histoire Générale de la Chine : vol.4
Histoire Générale de la Chine : vol.4 / Page 290 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000288
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Les Réformateurs. _

288   HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA CHINE

ambitieux personnage. Quo non ascendam? pense-t-il. Et

son rêve, caressé depuis longtemps, connu de ceux qui

suivent ses faits et gestes,' c'est de restaurer une nouvelle

dynastie dont il serait le premier empereur. Mais la Roche

Tarpéienne est voisine du Capitole. Déjà les bombes meur-

trières (16 janvier) lui montrent les dangers de la situation;

il est suspect aux réformateurs, exécré des Mandchoux;

son existence est en perpétuel danger. Il a sur beaucoup de

réformateurs l'avantage de connaître la Chine à fond;

mais ils ont sur lui celui de connaître les pays étrangers,

qui, en fin de compte, sont appelés à jouer un grand rôle dans

les destinées de la Chine. Somme toute, Youen est resté

un vieux Chinois ; il ignore les beautés du parlementarisme

et il agit sans consulter son premier ministre, ce qui le

brouillera forcément avec l'Assemblée de Nan King ou

celle qui la remplacera, Assemblée de convention, qui est.

loin de représenter les aspirations du pays. Pauvre Youen

Che-k'ai r

Qui a-t-il devant lui? Dans le parti réformateur : SoUN. YAT-SEN, un Cantonais, élevé aux îles Sandwich, aujour-

d'hui âgé d'environ cinquante ans, qui a étudié à Hong-

Kong, connaissant l'anglais probablement mieux que le

chinois classique, qui a exercé la médecine à Macao, et qui

lorsqu'il entend parler de réformes, s'enthousiasme, voyage

en Amérique, en Angleterre, pour y porter la bonne parole !

En 1896, à. Londres, alors qu'il passait dans Portland

Place, en face de la Légation de Chine, Soun Yat-sen avait

été reconnu, saisi par les gens de la Légation, et empri-

sonné jusqu'au moment où l'on pourrait subrepticement

l'embarquer pour la Chine, où sa tête était mise à prix,

dans l'attente des plus horribles supplices.' Soun Yat-sen

a la chance d'échapper à ses geôliers, et commence sa

propagande. On le voit à Paris, où il cherche l'appui de

quelques hommes politiques; en 1905, il fonde le Comité

républicain chinois d'Europe, à Paris, à Bruxelles, à Londres

et à Berlin. Il sait ce qu'il veut. Alors que K'ang Yeou-wei,

le réformateur de 1898, sympathisant avec l'Angleterre,

rêvait une monarchie constitutionnelle avec la dynastie