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Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3 |
M. LE CHEVALIER D'ENTRECASTEAUX 19
visites à bord de nos navires. D'Entrecasteaux eut la bonne fortune de trouver à Canton le P. de Grammont, qui avait été autorisé par la Cour de Pe-king à se rendre dans cette ville pour rétablir sa santé; c'était un « homme de sens, très au fait des usages, sachant très bien la langue chinoise » ; Grammont s'était mis immédiatement en rapport avec son confrère de Pe-king, le P. DE VENTAVON, de façon que. la Cour fût instruite d'une mission que lui auraient laissé ignorer les autorités du Kouang-Toung. C'est ce missionnaire qui fut chargé de traduire et de porter, ainsi que nous l'avons dit, les lettres du chevalier d'Entrecasteaux au gouverneur général des Deux Kouang. Celui-ci étant absent, la lettre ne lui fut pas remise et elle fut laissée aux soins de M. de Grammont pour qu'il la fît parvenir à ce haut fonctionnaire ainsi qu'une copie à la Cour de Peking.
Au retour du vice-roi, ou tout au moins à son second retour, — et ce ne fut qu'à la fin de novembre 1787, — M. de Grammont put remettre la lettre de d'Entrecasteaux. Il n'obtint pas de réponse. Il paraîtrait d'ailleurs qu'il y avait à peu près égalité de dettes françaises et chinoises, que si nos nationaux étaient porteurs de billets chinois, les Chinois étaient porteurs de non moins nombreux billets français. Il aurait fallu,• pour résoudre la question, des coups de canon, et l'on y était peu disposé à ce moment.
Enfin la lettre fut remise par le P. de Grammont au siuen-fou au lieu du tsong-tou absent, mais la guerre de Formose occupait trop les Chinois pour qu'ils pensassent à autre chose.
DESMOULINS 1, agent de la Compagnie française,
1. Fougueux des Moulins.
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