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Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3 |
342 MÉLANGES ORIENTAUX
Quoique leur longue hésitation m'eût préparé à quelque réponse peu favorable, je ne laissai pas que d'être surpris de la brièveté et de la nature positive de celle-ci et la leur fis répéter : je m'efforçai ensuite de leur faire sentir avec tous les ménagements possibles qu'un tel refus pourrait paraître extraordinaire et combien la cause en était frivole, puisque M. Borel, que le roi connaissait depuis longtemps, était fort capable de traduire la lettre. Je leur fis observer de plus que dans tous les cas le refus de la recevoir n'entraînait nullement celui des présents, puisque ces choses étaient absolument distinctes et que j'avais d'ailleurs l'ordre de faire la remise de ces derniers quand bien même des considérations d'étiquette empêcheraient celle de la lettre. Mes raisonnements et ceux dont M. Ducamper les appuya, furent inutiles et je ne pus parvenir à tirer des mandarins que la déclaration qu'ils avaient faite en débutant et qui leur servit de réponse à tout.
Reconnaissant à la fin qu'ils ne sortiraient jamais des limites qui leur avaient été tracées, je me bornai à leur demander de me donner cette déclaration par écrit, afin, leur dis-je, de la présenter à mon retour en France pour ma responsabilité personnelle ; ce fut alors seulement, c'est-à-dire après plus de trois heures de débats, que je sus qu'ils étaient chargés de me remettre une lettre du Mandarin des Étrangers et de me faire don au nom de l'empereur de rafraîchissements dont ils avaient attendu jusqu'à ce jour l'arrivée à Tourane. Je demandai à voir la lettre et pourquoi ils ne me l'avaient pas donnée plus tôt, et ils me répondirent qu'ils l'avaient laissée à terre dans la maison du roi, où ils avaient ordre de me faire une réception solennelle et de me donner cette
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