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Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2 | |
東アジアの記憶 : vol.2 |
74 MÉMOIRES CONCERNANT 'L'ASIE ORIENTALE"
forêt avec cinq cents haches. Le yaksa nommé Apriya vit ces haches qui
abattaient le bois ; et 'ayant reconnu le fait, il se rendit au lieu où se trou-
vait le yaksa Maheçvara : et quand il y fut arrivé, il lui parla en ces termes :
« Voici ce que doit connaître le chef. Cinq cents haches abattent la forêt du
santal goçirsa ; fais maintenant ce que tu dois faire ou ce qu'il te convient
de faire. » Alors le yaksa Maheçvara, après avoir congédié l'assemblée, souleva un ouragan noir et terrible et partit pour l'endroit où se trouvait la forêt de santal. « Écoutez, s'écria le pilote, ô vous marchands du Jambudvipa voici ce qu'on appelle un ouragan noir et terrible. Que dites-vous de cela ? A ces mots, les marchands, effrayés, épouvantés, frappas de terreur, sentant leurs poils se hérisser sur tout leur corps, commencèrent invoquer les dieux : « 0 vous, Çiva, Varuna, Kuvera, Çakra, 13rahmâ, et vous chef des asuras, des naahoragas, des yaksas, des dänavas, vous voici tombés dans le danger le plus redoutable. Ah ! puissent ceux qui sont 1 l'abri du danger être aujourd'hui nos protecteurs ! »
Cet épisode est représenté sur notre peinture; on voit tout d'abord deux marchands occupés I abattre les arbres (no 197 ) ; montés ensuite sur leur
embarcation chargée de bois précieux ; le yaksa Maheçvara a l'aspect ter-
rible émerge des flots 1 mi-corps ; il est entouré d'une épaisse fumée noire ;
dans l'embarcation, un blliksu lui adresse la parole pour le calmer. Ce reli-
gieux, l'inscription nous l'apprend, n'est autre que l'ïiriia. Reprenons clone
le récit traduit par Burnouf, il nous expliquera le motif de la présence inspirée du bon bhiksu et nous édifiera sur l'opportunité de son intervention. « Cependant Dârukaruin était immobile de découragement ; les passagers lui demandèrent : « Chef des marchands, nous voici tombes clans un
danger redoutable et auquel il est difficile d'échapper. Pourquoi restes-tu
ainsi plongé dans le découragement ? » « Seigneurs, reprit-il, mon frère m'avait
averti, en me disant : Le grand Océan a peu de jouissances et beaucoup de
misères ; bien des gens, aveuglés par la cupidité s'y embarquent, mais peu
en reviennént. Aie soin de ne t'embarquer, sous aucun prétexte que ce soit,
sur le grand Océan. Sans tenir compte de ses paroles, je me suis dit : Il faut
que je m'embarque, et je me suis embarqué en effet ; que puis-je donc faire maintenant? —Qui est ton frère ? dirent les marchands. — Pûrna, reprit leur chef. — Seigneurs, s'écrièrent les marchands, c'est ce Pûrna même, l'ârya, celui qui possède la grandeur et la vertu ; hâtons-nous d'implorer son se-
1. 13unuouF, Introduction, p. 256.
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