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Mémoires Concernant l'Asie Orientale : vol.2 | |
東アジアの記憶 : vol.2 |
LE CHOU KING ET LE CHAtNG CHOU CHE WEN 141
du pseudo K'ong Ngan-kouo que la littérature postérieure a donné aux mots kin-wen une acception qu'à l'origine ils ne comportaient aucunement. Ce n'est d'ailleurs pas là la seule méprise dont cette préface malencontreuse ait alourdi l'histoire du Chou king.
Du texte de Sseu-ma Ts'ien et de sa reproduction dans l'Ceuvre de Pan Kou, il résultait seulement que K'ong Ngan-kouo avait transcrit en « caractères modernes » un manuscrit qui était primitivement en « caractères anciens ». La raison même veut que le manuscrit primitif ait été en caractères (le la fin des Tcheou, et que le manuscrit établi par K'ong Ngan-kouo ait été en écriture li. L'auteur de la pseudo-préface de K'ong Ngan-kouo a cru devoir préciser. Pour lui, le manuscrit original était en caractères « [en forme] de têtards », le manuscrit établi par K'ong Ngan-kouo était en li-kou.
Qu'était l'écriture k'o-teou, « [en forme] de têtards ? » A tout le
moins depuis le commentaire de K'ong Ying-ta, paru en 642, l'explication courante est que dans l'antiquité il n'y avait ni papier ni pinceaux, et qu'à écrire avec du vernis sur des tablettes de bois ou des fiches de bambou, on traçait des caractères épais du haut, arrondis et gonflés au centre, et minces à l'extrémité ; de là une ressemblance avec les têtards, dont par analogie on leur avait donné le nom'. Il nous est assez difficile de nous représenter ce qu'était l'écriture manuscrite des Tcheou. Aucun manuscrit du temps des Tcheou (ou même des Ts'in) ne nous est parvenu. Nous n'avons, pour le temps des Yin et (les Tcheou, que de rares textés gravés sur pierre comme les « tambours des Tcheou », ou sur métal comme les vases et cloches archaïques, ou sur écaille de tortue et sur os comme les textes divinatoires retrouvés récemment au Ho-nan. Aucun ne justifie par l'apparence le terme de « [en forme] de têtards », ni ne ressemble aux spécimens de cette écriture reconstitués artificiellement dans les temps modernes. D'autre part les fiches manuscrites des Han recueillies en Asie centrale sont déjà en écriture li, d'un archaïsme un peu roide qui a laissé des traces jusque dans les plus anciens manuscrits de Touen-houang. Enfin, quand, sous les Han postérieurs, f±* Tou Lin a entre les mains un manuscrit du Chou king en kouwen écrit au vernis sur des tablettes, les textes anciens qualifient seulement ce texte de lt S, tsi-chou « texte écrit au vernis », et ce ne sont que les exégètes postérieurs qui disent qu'il était en écriture k'o-teou 2.
4. Cf. Che san king tchou chou, éd. de 4815, 2. Cf. Chavannes, dans J. A., janv.-févr. 1905,
pp. 71-72.
Chou king, ch. 4, fo 43 vo.
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