National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
| |||||||||
|
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.1 |
56 MÉLANGES ORIENTAUX
M. Pauthier n'était pas un de ces savants rébarbatifs qui, après une jeunesse écoulée au milieu d'études
ardues, gardent dans la force de l'âge l'empreinte
sévère de l'austérité de leurs premières années ; avant que d'être un orientaliste, M. Pauthier fut un
soldat et un poète. Né en 1801, à Besançon, il avait
grandi avec le siècle, et ce siècle, qui devait dans sa vieillesse être le siècle du « naturalisme » avait été
d'abord dans sa maturité le siècle du « romantisme ». Jeune et ardent, M. Pauthier avait puisé son inspiration aux sources vives de la liberté, et ses premiers ouvrages étaient empruntés à la Grèce, alors à la mode, et au grand génie anglais qui s'était fait son chantre et son défenseur : Byron ! C'est ainsi que la « Lyre d'un soldat français » fut suivie de deux volumes, « les Helléniennes, » d'une traduction des « Odes patriotiques de Kalvos de Zante » et d'une traduction en vers de « Childe-Harold ».
Ce ne furent pas les seuls crimes littéraires, puisqu'on est convenu d'appeler crimes littéraires toutes oeuvres de la jeunesse d'un homme qui a plus tard changé la nature de ses études, car je possède dans ma bibliothèque un petit volume in-8°, imprimé avec soin en 1826, l'année même de la publication du second volume des Odes et Ballades, qui a pour titre : Mélodies poétiques et Chants d'amour, par G. Pauthier de Censay.
L'ardeur guerrière de M. Pauthier, sans qu'elle ait perdu sa flamme, car on la retrouvera plus tard tout entière dans ses polémiques avec un illustre rival, s'était un instant calmée ; le jeune soldat de Besançon ayant donné sa démission, sa muse s'en ressentit quelque peu, quoique nous retrouvions encore, en 1831, des poésies de notre orientaliste :
|
Copyright (C) 2003-2019 National Institute of Informatics and The Toyo Bunko. All Rights Reserved.