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0196 Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.1
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.1 / Page 196 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000289
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188   MÉLANGES ORIENTAUX

par ses agents Ies produits d'Asie, et avait en quelque sorte le monopole exclusif de leur distribution en Europe. Des Moluques, venaient la noix muscade, les clous de girofle, l'ébène ; de Bornéo, le camphre ; de Timor, le bois de santal ; de Sumatra, le benjoin ; de Cochinchine, l'aloès ; de la Chine, les soies ; de Birmanie, les rubis ; de Ceylan, des pierres précieuses de toute espèce ; de Malabar, le poivre, etc., aussi ses navires, lourdement chargés, enrichissaient-ils les marchands de la grande République.

Cependant l'Islam, qui avait déjà porté au loin en Asie ses armes victorieuses, menaçait à la fois la chrétienté dans sa religion et son commerce : la bataille de Nicopolis, en 1396, où la fleur de nos chevaliers, sous la conduite de Jean sans Peur, fut tuée ou faite prisonnière, put faire croire un instant que Bayezid Ilderim allait pénétrer dans la capitale du grand Constantin. Les hordes mongoles de Timour Lenk arrêtèrent pour un demi-siècle à Angora (1402) le triomphe du Turc ottoman, et ce ne fut qu'en 1453 que Mohammed II, après une lutte terrible où périt noblement le dernier empereur grec, Constantin Dragazès, transforma l'antique Byzance en Stamboul, Sainte-Sophie en mosquée, et planta sur le sol européen l'étendard du Prophète qui s'est avancé jusque sous les murs de Vienne et flotte encore à l'entrée du Bosphore de Thrace.

L'Europe ne pouvait rester esclave dans son commerce. Le voyage de Marco Polo, la hantise d'une route vers les Indes orientales semblaient tout dominer. La lettre du savant Florentin, Paolo del Pozzo Toscanelli, dont on célèbre en ce moment même le centenaire dans sa ville natale, lettre adressée au chanoine Fernando Martinez, de Lisbonne en 1474, est