National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0131 Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.2
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.2 / Page 131 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000289
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

LE TIBET, LA CHINE ET L'ANGLETERRE   '123

Il sont moult grant larrons. Elle est si grant province que il y a huit royaumes et grant quantité de citez et de chasteaus... »

Auparavant, au milieu du xIIie siècle, le cordelier Guillaume de Rubrouck nous signale également ce pays, dont les habitants poussent la piété filiale si loin, qu'ils mangent leurs parents morts, pour qu'ils n'aient pas d'autre tombe que leurs propres intestins. Abominable coutume ! dit le bon moine, que les Tibétains ont abandonnée, tout en conservant l'habitude de transformer les crânes de leurs défunts parents, en coupes, dont ils se servent pour boire dans les fêtes, afin de conserver présent leur souvenir. Ni Marco Polo, ni Rubrouck, d'ailleurs, ne sont allés au Tibet. Le premier voyageur européen qui semble avoir été â Lhasa, est le franciscain Odoric de Pordenone, qui voyageait en Asie dans la première moitié du xive siècle.

« On trouve, au Tibet, nous dit-il, du pain et du vin en plus grande abondance qu'en aucune autre partie du monde ; les gens de ce pays demeurent dans des tentes de feutre noir ; leur principale cité est très belle, construite en pierre blanche, et les rues sont bien pavées. Elle s'appelle Gota. On n'oserait pas répandre le sang dans cette ville, soit humain, soit animal, â cause d'une idole qu'on y adore. C'est dans cette ville que demeure l'Obassy, c'est-â-dire le pape, chef de tous les idôlatres, qui donne les bénéfices du pays a sa guise. »

Et le traducteur français du récit du moine voyageur nous raconte, dans sa bonne vieille langue, les coutumes que je demande la permission de reproduire:

« En ce pays est la coustume que les femmes y portent plus de cent ou II grans dens comme de sen-