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0263 Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.2
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.2 / Page 263 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000289
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L'INVASION MONGOLE AU MOYEN AGE   255

et de grande taille, impies et inexorables, leur langue ne se rapproche d'aucune de celles que nous connaissons. Ils sont fort riches en bestiaux, en grands troupeaux et en montures ; ils ont des chevaux très rapides qui peuvent en un seul jour parcourir l'espace de trois journées de marche ; ils sont bien armés par devant et sans armure par derrière pour que la fuite leur soit interdite. Leur chef, qui est très féroce, s'appelle Caan. Ils habitent les contrées du septentrion et viennent soit des montagnes Caspiennes, soit des montagnes voisines ; on les appelle Tartares, du nom du fleuve Tar. Trop nombreux pour le malheur des hommes, ils semblent sortir de terre en bouillonnant : déjà ils avaient fait des incursions à plusieurs reprises, mais cette année ils se répandirent avec plus de fureur qu'à l'ordinaire. Aussi ceux qui habitent la Gothie et la Frise, redoutant les invasions de ces barbares, ne vinrent point en Angleterre selon leur coutume, à l'époque de la pêche du hareng, denrée dont ils chargeaient ordinairement leurs vaisseaux à Yarmouth. Il s'ensuivit que cette année-là, le hareng se donna pour rien en Angleterre, à cause de son abondance, en sorte que dans les contrées même éloignées de la mer, on en vendait pour une seule pièce d'argent, jusqu'à 40 et 50 à la fois et des plus frais. L'ambassadeur sarrasin, homme puissant et d'illustre naissance, s'était donc rendu auprès du roi de France, avec mission, de la part de tous les princes orientaux, d'annoncer ce qui se passait et de demander secours aux Occidentaux, afin d'être plus en état de repousser la fureur des Tartares. Cet ambassadeur chargea aussi un des Sarrasins qui l'avaient accompagné, d'aller trouver le roi d'Angleterre, de lui raconter ce qui se passait, et de lui