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Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3 |
22 MÉLANGES ORIENTAUX
taient devers leurs Compagnies, forçant de la sorte les achats des produits anglais à un prix exagéré, obtenant de forts rabais sur l'achat des produits indigènes. C'est la loi de l'offre et de la demande, mais c'est aussi celle de l'usure.
Il ne faut pas oublier que l'Angleterre était en concurrence non seulement avec la France, l'Em-
pire, la Suède, mais aussi avec la Russie, dont les
draps étaient, comme aujourd'hui, fort recherchés des Chinois. Les Anglais visaient le commerce exclusif de
la Chine, et le nombre de leurs navires était d'un
tiers plus considérable à Canton que celui des autres nations réunies. C'est par les subrécargues des
Compagnies suédoise et hollandaise que nous étions renseignés sur la situation de la Compagnie anglaise.
La lutte entre les Anglais et les Français se marquait d'une façon très intéressante par les rumeurs
qui se propageaient en Asie, mais que dire du peu
de renseignements de nos agents? La Pérouse ignorait la venue prochaine de d'Entrecasteaux à Can-
ton, et d'Entrecasteaux, tout en connaissant l'importance de la Cochinchine, ignorait, en arrivant à Canton, l'appel fait, à la France par Ngûyen-anh.
« J'ai appris, à mon arrivée à Canton, que le bruit s'y était répandu que nous allions former un éta-
blissement à la Cochinchine. L'inquiétude qu'en ont eu les Anglais m'a bien confirmé dans l'opinion où j'étais déjà de l'importance du port de Tourane. »
Il est curieux de noter combien on était hypnotisé par l'idée qu'une ambassade anglaise était en prépa-
ration. L'ambassade était en effet en préparation, mais l'inquiétude était fort peu justifiée, témoin l'insuccès de la mission de Lord Macartney.
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