National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0148 Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3 / Page 148 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000289
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

140   MÉLANGES ORIENTAUX

puissance au dehors; sans colonies, point de commerce extérieur.

Pour élever la République au degré de puissance qui convient à son étendue et à sa gloire, et pour la mettre en état de

lutter un jour contre sa rivale, il paraît nécessaire de présenter au commerce des branches nouvelles et étendues à exploiter. C'est ce que nous offre la Cochinchine, pays qui fournit la plus grande variété de denrées commerciales.

Il produit le plus beau sucre et au prix le plus bas. On en exporte à la Chine, au Japon et à Siam. On pourrait étendre

ce commerce et transporter cette denrée aux côtes de Coro-

mandel, de Malabar et clans les golfes Persique et Arabique qui n'en produisent point. Il serait même possible d'en appro-

visionner la France, si les récoltes de ses colonies ne suffisaient pas à sa consommation. Sous ce rapport la Cochinchine peuplée de quatre millions d'Aines peut nous dédommager des productions de St. Domingue.

Le riz qui est très-abondant est toujours un objet de commerce avantageux pour la Chine. Le coton, la soie, l'indigo,

le thé, le poivre, l'arecque (grand objet pour la Chine), le salpêtre, le brai sec, toutes sortes de résines, etc., fourniraient de l'aliment à un commerce très étendu, pour les Indes Orientales et pour l'Europe.

Mais les objets les plus précieux de ce pays sont l'or dont il y a des mines très abondantes et faciles à exploiter et les trois articles suivants qu'on ne trouve point ailleurs, l'indigoverd, le bois de sucre et la gomme-gutte.

L'industrie française animerait l'agriculture et les arts de ce royaume; le commerce leur donnerait une nouvelle activité. Nous y formerions avec le tems la colonie la plus florissante, la plus riche et la plus puissante. Les forêts de cette contrée seraient converties en vaisseaux; et la discipline qui manque aux soldats Cochinchinois, dont la bravoure a de la réputation, se trouvant aidée par la tactique européenne, consoliderait notre établissement.

Placé, pour ainsi dire, à la porte de la Chine, il nous donnerait la plus grande influence sur le commerce de cet empire, et les moyens de l'interdire aux Européens, avec lesquels nous serions en guerre, ou du moins de le leur rendre

très-onéreux,