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Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3 |
LE CONSULAT DE FRANCE A HUE 287
provenant d'Europe; miss il avait assez mal pris ses mesures pour ne pas les réduire par ses achats, à ne pouvoir recourir qu'a lui.
M. Borel, subrécargue du navire le Larose, qui avait traité avec S. M. pour majeure partie de sa cargaison, en échange de laquelle le roi lui offrait son sucre, n'ignorait pas que plusieurs marchands en avaient secrètement conservé en quantité considérable, et pouvaient par conséquent le céder à un prix beaucoup moins élevé. Il a donc refusé avec obstination de se rendre aux offres exorbitantes qui lui avaient été faites, et au lieu de recevoir. en aucune manière les conditions du roi, il a fini par les lui imposer lui-même.
Le roi, pénétrant sans doute la vérité, parut comprendre, dès cette leçon, qu'il ferait bien d'abandonner à ses sujets le commerce que peut offrir ce pays ; et il y fut tout à fait déterminé par un incident qui survint vers la même époque.
N'ayant pu trouver à se défaire de la totalité de son sucre, il avait formé le projet d'en expédier en Chine, et avait fait charger, pour cet effet, un de ses plus grands vaisseaux. Ce navire outre du sucre, emportait une somme considérable en argent et autres objets précieux. Déjà tout était préparé pour le voyage ; on avait. quitté la rivière et pris mouillage hors du port, lorsqu'un vent très violent venant à souffler du large, et portant le navire en côte, sans lui laisser le moyen d'appareiller, vint l'assaillir avec force et l'engloutit en peu d'heures avec toutes les marchandises de S. M. Cette leçon•valut bien la première qu'il avait reçue dans son commerce, et il déclara formellement alors qu'il y renonçait sans retour.
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