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Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3 |
182 MÉLANGES ORIENTAUX
pour le peu de temps qu'ils ont à rester, ne fut-ce que pour un mois. Les capitaines Anglais sont également obligés de se
procurer ainsi un logement, car quoique leur Compagnie ait deux grandes factoreries, elle ne loge que ses Supercargues et autres personnes résidentes, attachées à la compagnie. Leur nombre se monte à plus de 15, près de 20.
Les Français avaient une factorerie. Elle fut vendue à l'enchère, lors de la dissolution de la Compagnie, au commence-
ment de la Révolution. Messieurs CONSTANT et PIRON, qui
avaient été Supercargues de la Compagnie, l'achettèrent. L'un et l'autre quittèrent ensuite Canton. Mr. Piron y retourna
vers la fin de 1802, en qualité d'Agent de la nation, mais nommé seulement par le gouverneur de l'Isle de France. Il fit rétablir la factorerie et arbora le pavillon national. Étant mort à la fin de 1804 et se trouvant débiteur de Mr. Constant., celui-ci devint, dit-on, seul propriétaire de la factorerie. Depuis, elle a été aux soins d'un Anglais, qui la loua partiellement à différents capitaines. Je ne sais s'il agit pour Mr. Constant, ou si ce Monsieur l'a vendue à quelque Anglais. Mr. Constant est, je crois, un Genevois, qui depuis plusieurs années est établi en Angleterre: On pourrait peut-être rachetter cette factorerie. Environ 1807, la Compagnie suédoise ayant failli, sa factorerie fut aussi vendue. En 1815 elle appartenoit à un marchand chinois. Je pense qu'il la vendroit volontiers.
Quoique les Compagnies Européennes aient 'généralement un certain nombre de Supercargues, résidents à Canton ou à Macao, il me semble qu'en établissant une compagnie française, on pourroit se contenter, au moins pour un temps, d'avoir à Canton un seul. Supercargue avec un écrivain. Les Supercargues de la Compagnie Danoise ne résidoient pas à Canton, dans le temps que j'y étais. Ils venaient avec leurs vaisseaux et s'en retournaient avec eux ; mais on sentait de l'inconvénient de n'en avoir pas au moins un à résidence fixe. Je vis à Canton en 1802 ou 1803 un François qui y avoit passé une partie de son enfance dans la factorerie française et y avait appris la langue chinoise. Il alla ensuite à Peking, en qualité d'interprète, avec la dernière ambassade hollandaise. La connaissance qu'il a acquise de la langue et des usages de Canton pourrait le rendre utile surtout dans les commen-
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