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0083 Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3 / Page 83 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000289
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VOYAGES DE PIERRE POIVRE   75

Conseil de Pondichéry, demandant à la place du Sumatra le vaisseau le Machault' qui dès lors était destiné à hyverner aux Indes, faute de marchandises..Le Conseil me l'accorda; il fut armé en toute diligence; on y versa la cargaison du Sumatra et le 7 Juillet je partis de la rade de Pondichéry pour le port de Faïfo2 où j'arrivai le 29 août 17493.

Cette longue traversée, à la suite de la première, me fit arriver à la Cochinchine dans la morte-saison, tems auquel les pluyes commencent et les marchands se retirent dans les montagnes pendant 4 à 5 mois qu'elles durent, de sorte qu'il ne s'y fait plus alors

  1. Le Machault était un bâtiment de 600 tonneaux, armé de 30 canons, monté par 180 hommes, commandé par CHRISTY DE LA PALTIÈRE ; il fut armé à Lorient pour les Indes, le 9 janvier 1748 et fut désarmé le 15 juillet 1751.

  2. « Il y a en Cochinchine plusieurs ports. Le plus considérable est celui que les Portugais nomment Faïfo et les Cochinchinois Hué-han. 11 est dans la province de Cham, situé par les 16 degrés moins quelques minutes, éloigné de la cour de quelques journées de chemin. Le port est profond. Les vaisseaux y sont en sûreté. Il est extrèmement commode pour les marchands. Les bâtimens viennent mouiller à la porte des factoreries. L'entrée n'en est pas difficile. C'est une grande rivière qui traverse la province de Cham et vient des montagnes de Laos. Faïfo est l'endroit le plus commerçant de la Cochinchine. Il y a toujours près de 6 000 Chinois qui sont les plus gros marchands; ils sont mariés dans le pays et payent tribut au Roi. Il y a aussi deux églises, une des Pères Jésuites portugais, l'autre des Franciscains espagnols. Le Gouverneur de la province demeure à une lieue de là, clans un endroit nommé Kéta le long de la même rivière. C'est là que les missionnaires français ont une église. On trouve en arrivant à Faïfo des factoreries à louer autant que l'on veut. Les plus grandes coûtent ordinairement 100 piastres pour tout le temps de la mousson. » (Mémoire sur la Cochinchine, 1744. — Revue de l'Ext.-Orient, II, 1883, pp. 334-5.)

  3. En réalité, il arriva dans la baie de Tourane, le 29 août 1749. « L'entrée de la baye est à trois lieues dans le nord de }'Isle Chiam appelée communément Chiam Pelo Verdadeiro. Dans le fond de la baye presque vis à vis son ouverture git la petite embouchure de la grande rivière de Faïfo : toutes les montagnes qui forment la baye et l'environnent sont bien boisées et présentent un coup d'oeil agréable » (Journal d'un voy. a la Cochinchine [Machault]. Revue d'Ext.-Orient, III, p. 363).