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Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.3 |
80 MÉLANGES ORIENTAUX
comptoir à la Cochinchine, il me fallait une certitude raisonnable que l'on pût y renvoyer l'année suivante un vaisseau de l'Isle de France, et je savais par expérience que le port de notre Isle était dépourvu de bâtiments, puisque je n'avais pu y trouver que le Sumatra pour ma première tentative; ce mauvais vaisseau m'avait laissé à Pondichéri et celui que j'avais alors était destiné à retourner en France. Je jugeai donc qu'il valait beaucoup mieux emmener tous nos employés et différer d'une année l'établissement du comptoir qu'on pourrait toujours faire lorsqu'on serait en état de le soutenir. Je résistai poliment aux sollicitations du Roi, en lui donnant à espérer que je reviendrais incessamment, dès que les circonstances seraient plus favorables à notre commerce ; je fis mes remerciements et mes adieux à ce Prince, et je retournai à Faïfo disposer toute chose pour notre retour.
J'emportai avec moi les Patentes que le Roi m'avait accordées ; et il m'envoya dans le port une lettre pour le Roi de France, avec un présent. Je fis charger promptement tous les effets dont j'avais traités dans la Capitale et ceux que les commis avaient achetés à Faïfo pendant mon absence.
Je partis du port de Faïfo le 11 fer 1750. J'arrivai à l'Isle de France le 10 du mois d'avril suivant. Je remis dans les Magazins de la Compagnie cinquante milliers de sucre, et toutes les marchandises de ma cargaison qui étaient propres au besoin de la colonie ; je chargeai les autres qui convenaient mieux à notre commerce de France sur le vaisseau le Dragon que je trouvai dans le port, prêt à faire son retour en Europe. En un mot, je remis, soit à l'Isle de France., soit en France, de toutes les espèces de marchandises
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